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RIGUEUR

RIGUEUR, n. f. 1° Sévérité, dureté extrême des êtres ou des choses. La rigueur d’une autorité, d’un chef. La rigueur d’une répression armée. Une politique économique de rigueur. La rigueur de la morale. La rigueur de l’hiver. Les rigueurs d ’une époque difficile. 2° Inflexibilité logique; exigence intellectuelle de précision et d’exactitude. La rigueur d’un raisonnement. Un calcul rigoureux. La rigueur d’une exécution (œuvre picturale, interprétation musicale, etc.). Travailler, agir, écrire avec rigueur, sans à peu près. Le point commun entre les deux acceptions du mot rigueur est sans doute l’idée de contrainte. La rigueur est toujours le fruit d’une réalité contraignante, qu’elle soit naturelle ou humaine, qu’elle soit imposée ou qu’on se l’impose à soi-même. La logique a ses lois : la rigueur d’une pensée ou d’un raisonnement ne sera obtenue que si l’on se contraint à suivre les lois de la logique; du même coup, on impose au lecteur ou à l’interlocuteur la rigueur de ce raisonnement à laquelle il ne peut échapper. L’expression A la rigueur, d’un emploi courant, peut étonner. Elle signifie en effet qu’en cas de nécessité absolue, on pourra faire telle ou telle chose si la réalité extérieure nous l’impose, ce qui renvoie au sens n° 1 du mot. Mais cette expression est souvent utilisée dans un esprit de tolérance, pour accepter une exception à la règle, ce qui est contraire à l’idée d’inflexibilité du mot «rigueur» au sens n° 2. D’où une surprenante contradiction. Vous pouvez à la rigueur ne pas faire d’introduction dans votre discours; mais ce n ’est pas très rigoureux...

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