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RIEL Louis

Révolutionnaire canadien. Métis canadien français, il prit en 1869 la tête de la résistance des métis de la rivière Rouge, inquiétés par le lotissement des anciens territoires de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Il s'empara de Fort Garry (Winnipeg) et établit un gouvernement provisoire dont il prit la présidence. Ses violences (notamment l'exécution de Thomas Scott) provoquèrent l'intervention des troupes fédérales, et il dut se réfugier aux États-Unis en 1873. Mis hors la loi, il ne put prendre possession du siège auquel il avait été élu au Parlement canadien, et il devint citoyen américain en 1883. En juin 1884, il fut rappelé au Canada par la révolte des métis du Saskatchewan et, avec l'appui des Indiens, il forma un nouveau gouvernement rebelle. Capturé par les troupes fédérales, il fut condamné à mort et pendu.

Riel, Louis (Saint-Boniface, Manitoba, 1844-Regina 1885); dirigeant métis canadien.

Figure controversée de l’histoire canadienne, R. est le porte-parole des Métis du Nord-Ouest canadien au cours de leurs luttes contre les autorités fédérales du pays. Né dans une famille installée dans la colonie de la Rivière Rouge, R. prend la tête des Métis lors des soulèvements de 1869-1870 et de 1884-1885. Davantage qu’une lutte entre francophones et anglophones, comme on le dit à l’époque, il s’agit d’un combat entre deux types de sociétés : l’une est fondée sur une économie de chasse et sur l’autonomie des Métis et des Indiens, l’autre sur une économie agricole et sur le pouvoir fédéral. Si la rébellion de 1869-1870, malgré le succès partiel que constitue la création du Manitoba, contraint R. à s’exiler aux États-Unis, le soulèvement de 1885 connaît une issue tragique. Arrêté, jugé et condamné pour trahison, R. est pendu à Regina le 16 novembre 1885, malgré des débats sur sa santé mentale. Au Québec, son exécution provoque une grande émotion, discréditant le parti conservateur associé dans l’opinion à l’action du Premier ministre fédéral MacDonald, et entraînant une poussée nationaliste incarnée par la création du parti national d’Honoré Mercier, qui remporte les élections de 1886.

Bibliographie : Marcel Giraud, Le Métis canadien. Son rôle dans l’histoire des provinces de l’Ouest, 1945.

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