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Réticence

réticence, attitude d’une personne qui hésite à exprimer clairement sa pensée. Effet de la réserve, de la gêne ou de la méfiance, la réticence s’observe chez les sujets aussi bien normaux (timides) que pathologiques. On la rencontre au cours des entretiens cliniques, les patients (et même leurs familles) taisant systématiquement des faits significatifs, et dans les cures psychanalytiques, où les sujets résistent plus ou moins consciemment à l’action du thérapeute. Elle constitue une réaction d’opposition de la part de certains malades mentaux indifférents (schizophrènes) ou méfiants (délirants, paranoïaques), qui refusent de parler de leurs expériences pathologiques.

Réticence (nom fém.)

Figure de style par laquelle on interrompt le discours au milieu d'une phrase pour suggérer ce que l'on affecte de supprimer. Ce procédé peut se justifier par l'émotion du sujet parlant (il n'arrive pas à trouver ses mots) ou bien par la volonté de ne pas choquer l'interlocuteur (recours à la censure).

Exemple

Mon frère, vous seriez charmé de le connaître, Et vos ravissements ne prendraient point de fin. C’est un homme... qui... ah!... un homme... un homme enfin!

(Molière, le Tartuffe, acte I, sc. 5.)

Commentaire

La réticence provoque chez le lecteur un double sentiment de frustration (comment savoir ce qui n’est pas dit?) et d’incertitude (comment recomposer la phrase interrompue ?). Ce type d’interruption oblige à une lecture active puisque le sens de la phrase doit être imaginé et recomposé. Quelle que soit son origine, la réticence a une valeur dramatique qui peut être exploitée avec bonheur au théâtre et dans toutes les situations de communication.

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