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RETHONDES 

Localité de France, à l'E. de Compiègne, sur l'Aisne. Aux environs, dans une clairière de la forêt de Compiègne, furent signés les armistices qui mirent fin, en 1918, aux hostilités de la Première Guerre mondiale sur le front occidental et, en 1940, à la campagne de France. Armistice du 11 nov. 1918. Sur l'avis du haut commandement allemand, le gouvernement Max de Bade, dès le 4 oct., avait demandé la paix au président Wilson. Les alliés de l'Allemagne s'effondraient l'un après l'autre. À l'intérieur, la mutinerie des marins de Kiel (3 nov.) déclenchait un mouvement révolutionnaire qui se propagea rapidement et entraîna l'abdication de l'empereur (9 nov.). Depuis la veille, les négociateurs allemands, conduits par Erzberger, avaient pris contact avec Foch, dans le wagon-salon du généralissime, à Rethondes. La révolution enleva toute marge de manœuvre au gouvernement allemand et permit à Foch d'imposer ses conditions. Signé le 11 nov. 1918, à 5 h 15 du matin, l'armistice entra en vigueur à 11 heures. Les Allemands acceptaient des livraisons considérables de matériel de guerre, de wagons et de locomotives ; ils libéraient sans réciprocité les prisonniers alliés ; ils devaient évacuer sous quinze jours les territoires envahis à l'O. et l'Alsace-Lorraine ; sous trente jours, la rive gauche du Rhin, une bande de territoire large de 10 km à l'E. du Rhin et des demi-cercles de 30 km de rayon autour des trois têtes de pont de Cologne, Coblence et Mayence. Les traités de Brest-Litovsk et de Bucarest étaient annulés. Armistice du 22 juin 1940. Après la rupture des lignes françaises sur la Somme et l'évacuation de Paris, le commandant en chef français, Weygand, lors des Conseils des ministres qui se tinrent à Candé, près de Tours, les 12 et 13 juin 1940, réclama la conclusion immédiate d'un armistice ; sa demande fut appuyée par le maréchal Pétain. Le président du Conseil, Paul Reynaud, préconisait, au contraire, la poursuite de la lutte par le gouvernement français, éventuellement hors de la métropole. Cette rupture de l'unité gouvernementale s'accentua encore lors du Conseil des ministres qui se tint à Bordeaux, le 15 juin : Reynaud proposa la capitulation de l'armée, acte purement militaire qui n'engageait pas le gouvernement, qui poursuivrait la lutte en Afrique du Nord et dans l'Empire, aux côtés des Britanniques. Weygand et Pétain s'opposèrent vivement à cette proposition, jugeant qu'une capitulation serait déshonorante pour l'armée et, d'autre part, que le premier devoir du gouvernement était de continuer à partager l'épreuve des Français de la métropole. L'offre d'union indissoluble entre la France et l'Angleterre, faite par Churchill le 16 juin, se heurta au scepticisme de la majorité des membres du cabinet. Reynaud démissionna dans la soirée du 16 juin, et le maréchal Pétain prit aussitôt la présidence du Conseil. Son premier acte fut de demander aux gouvernements allemand et italien les conditions d'un arrêt des hostilités. La délégation française, conduite par le général Huntziger et Léon Noël, fut amenée le 21 juin à Rethondes, dans l'ancien wagon de Foch, où avait été signé l'armistice du 11 nov. 1918. Les conditions allemandes furent communiquées aux Français en présence de Hitler et de Goering, et la convention d'armistice franco-allemande fut finalement signée par le général Huntziger et le général Keitel le 22 juin 1940, à 18 h 35. Le 24 juin, la convention d'armistice franco-italienne était signée à Rome. Ces armistices prévoyaient essentiellement l'occupation de toute la France de l'Est, du Nord et de l'Ouest par les troupes allemandes, le Centre et le Sud constituant une zone libre correspondant environ aux 2/5 du territoire. Le gouvernement français restait libre de choisir son siège soit dans cette zone libre, soit à Paris. L'entretien des troupes d'occupation (400 millions de francs par jour) était à la charge de la France. Les forces armées françaises devaient être désarmées et démobilisées, à l'exception d'un contingent nécessaire au maintien de l'ordre intérieur. Le gouvernement français s'engageait à livrer les réfugiés allemands désignés par le gouvernement du Reich et se trouvant sur son territoire. En revanche, la France avait obtenu que sa flotte de guerre, rassemblée, démobilisée et désarmée, ne serait pas utilisée par les Allemands. La France conservait ses colonies, qui ne devaient pas être occupées. ARMISTICE DE RETHONDES • 11 novembre 1918 Au milieu de l’automne 1918, tandis que les Allemands reculent sur le front de l’Ouest devant les forces françaises, anglaises et américaines, leur allié autrichien est en péril : Vienne et Budapest sont révoltées, Cracovie est reprise par la Pologne, les Serbes sont à Belgrade, les Italiens sont vainqueurs à Vittorio Veneto (24-27 octobre 1918). Le temps est venu pour l’Allemagne de tirer les conclusions de la défaite. Au moment où une révolution chasse Guillaume II du trône (9 novembre), des négociations ont lieu entre les représentants des deux camps pour préparer un armistice. Celui-ci est signé le 11 novembre, à 5 heures du matin, dans un wagon arrêté dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Conclu pour trente-six jours, il met fin à la plus grande boucherie humaine enregistrée jusqu’alors : 8 millions de morts parmi les militaires (1 400 000 Français ; 2 000 000 d’Allemands ; 900 000 Anglais ; 1 800 000 Russes ; 1 100 000 Austro-Hongrois) et deux fois plus de blessés. La France ne se relèvera jamais de ce désastre démographique qui a fait 1 mort (jeune) pour 29 habitants.



RETHONDES (Armistice de, 11 novembre 1918). Armistice mettant fin aux hostilités de la Première Guerre mondiale sur le front occidental et signé dans un wagon-salon, près de la gare de Rethondes (localité à l'est de Compiègne), entre l'Allemagne (Erzberger) et les Alliés (Foch). Il imposait notamment à l'Allemagne l'évacuation des territoires envahis sur la rive gauche du Rhin, et la neutralisation d'une zone de 10 km à l'est de ce fleuve. Les Allemands devaient livrer une grande partie de leur matériel de guerre, rendre sans réciprocité les prisonniers alliés et renoncer aux traités de Brest-Litovsk avec les Russes et de Bucarest avec la Roumanie. Signé pour 36 jours, l'armistice fut reconduit jusqu'à la signature du traité de Versailles. RETHONDES (Armistice de, 22 juin 1940). Armistice signé par la France (Huntziger) avec l'Allemagne (Keitel), symboliquement au même endroit et dans le même wagon que celui signé par l'Allemagne le 11 novembre 1918. La France était séparée en deux zones : une zone occupée (nord, ouest, sud-ouest) et une zone libre (centre et sud) administrée par le gouvernement du maréchal Pétain. Son armée était démobilisée et désarmée, sauf une force de 100 000 hommes destinée à maintenir l'ordre dans la zone libre, mais elle conservait sa flotte de guerre désarmée, qui devait rester dans ses ports d'attache, et son empire colonial. Les prisonniers (près de 2 millions) devaient rester en Allemagne jusqu'à la paix. La France devait enfin payer pour « l'entretien des forces d'occupation » la somme, énorme, de 400 millions de francs par jour. Les clauses de l'armistice furent violées en août 1940 lorsque l'Allemagne annexa l'Alsace-Lorraine et en novembre 1942, lorsque l'armée allemande occupa la zone libre. Voir Débarquement allié en Afrique du Nord, France (Campagne de), Guerre mondiale (Seconde), Mers el-Kébir.

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