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RÉPUBLICAIN (parti, aux États-Unis), Republican Party

Nom de l'un des deux grands partis politiques des États-Unis. Le premier parti « républicain », fondé à la fin du XVIIIe s. par Jefferson, n'a rien de commun avec l'actuel parti républicain ; il donna naissance, vers 1828, au parti démocrate. Le parti républicain fondé en 1854 se rattache, au contraire, à la tradition politique des adversaires de Jefferson, comme Hamilton, qui aspiraient à un renforcement du pouvoir fédéral. Ce nouveau parti républicain se constitua au moment où la question de l'esclavage était passée au premier plan de la politique américaine. À la convention nationale de Philadelphie (17 juin 1856), il adopta un programme nationaliste et antiesclavagiste qui déniait au Congrès le droit de reconnaître l'esclavage dans un territoire et proclamait que le Congrès devait abolir l'esclavage dans tous les territoires où il existait déjà. Dans le domaine économique, le parti républicain s'affirmait protectionniste et se prononçait pour la construction de chemins de fer transcontinentaux : ces deux revendications lui valurent l'appui des industriels du Nord-Est.

Aux élections de 1860, la victoire du candidat républicain Abraham Lincoln (v.) provoqua la sécession des États du Sud. Durant la guerre de Sécession, les démocrates favorables au maintien de l'Union, tel Andrew Johnson, firent cause commune avec les républicains. Vice-président sous Lincoln, Johnson accéda à la présidence après l'assassinat de celui-ci, mais sa modération à l'égard du Sud vaincu dressa contre lui les républicains radicaux comme Thaddeus Stevens. Après Grant, le parti républicain se maintint au pouvoir avec Hayes, Garfield et Arthur (1877/85) et y revint avec Harrison (1889/93). En 1896, les républicains firent campagne pour une intervention à Cuba, et la présidence républicaine de McKinley (1897/1901) fut marquée notamment par la guerre hispano-américaine. Avec Theodore Roosevelt et W.H. Taft, les républicains restèrent au pouvoir jusqu'en 1913. Conformément aux visées impérialistes de son parti, Roosevelt appliqua en Amérique centrale la politique du « gros bâton » ; à l'intérieur, il multiplia les interventions du pouvoir fédéral contre les trusts, tout en restant étroitement lié aux grandes affaires. Réélu en 1905, T. Roosevelt fit passer son candidat, Taft, à la convention de Chicago (juin 1908) ; mais, en 1912, n'ayant pu obtenir la nomination de son parti, il se présenta comme candidat « progressiste » contre Taft et entraîna ainsi la victoire du démocrate Wilson (1913). Cependant, la majorité du pays restait foncièrement fidèle au parti républicain, qui occupa de nouveau la présidence, de 1921 à 1933, avec Harding, Coolidge et Hoover. Les tendances dominantes du parti, à cette époque, étaient isolationnistes, prohibitionnistes et même xénophobes. Hoover, faute d'avoir su prendre à temps les mesures radicales qui s'imposaient, ne put juguler la crise de 1929, et les élections de 1932 virent le triomphe des démocrates avec F.D. Roosevelt. La puissante personnalité de ce dernier permit le maintien des démocrates au pouvoir pendant vingt ans (1933/53).

À la convention de Chicago (juill. 1952), le parti républicain désigna comme candidat le chef militaire prestigieux de la Seconde Guerre mondiale, Dwight D. Eisenhower, qui triompha aisément aux élections de 1952 et 1956. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les républicains avaient abandonné leur isolationnisme. Sous les deux présidences d'Eisenhower (1953/61), les États-Unis ne cessèrent d'étendre leur action dans le monde. Aux élections de 1960, le candidat républicain, Richard M. Nixon, fut battu d'extrême justesse par John F. Kennedy. Cette défaite provoqua une crise grave dans le parti républicain. En 1964, Barry Goldwater, par l'extrémisme de ses positions, fit subir au parti sa plus grande défaite depuis 1936, face à L.B. Johnson, président sortant. Réorganisé par Ray Bliss, le parti conduisit R. Nixon à la victoire aux présidentielles de 1968 et 1972. L'affaire du Watergate et la médiocrité du suppléant de Nixon, Gerald Ford, obligèrent les républicains à céder le pouvoir au démocrate Jimmy Carter en 1976. En 1980, les républicains revinrent aux affaires avec R. Reagan, réélu en 1984, et George Bush, en 1988. Mais alors que les Américains continuaient de choisir un conservateur à la Présidence, ils votaient majoritairement démocrate pour les représenter aux Assemblées. R. Reagan perdit en 1986 la majorité au Sénat, alors que la Chambre des représentants échappait aux républicains depuis longtemps déjà. Les conséquences sociales de la politique libérale menée par les présidents républicains favorisèrent la victoire du candidat démocrate Bill Clinton en 1992. Mais, aux élections législatives de 1994, les républicains remportèrent, pour la première fois depuis quarante ans, la majorité absolue à la fois au Sénat et à la Chambre des représentants. Cette victoire masquait cependant la division des républicains entre une tendance ultraconservatrice, menée par Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants, et une aile plus modérée. En 1996, le parti républicain renouvela son bon score de 1994 aux élections législatives. Après avoir perdu la présidentielle de 1996, le parti républicain conserva la majorité à la Chambre des représentants en sept. 2000, mais les scores étaient si serrés au Sénat et pour la présidentielle que les résultats ne furent connus que plusieurs semaines plus tard. Le républicain George W. Bush accéda à la Maison-Blanche, à la suite de l'interruption par la Cour suprême du recomptage des voix dans l'État de Floride tandis qu'au Sénat, le parti républicain bénéficia d'une voix de plus que son adversaire. Il perdit cette courte avance en mai 2001, à l'occasion de la défection d'un de ses membres.




RÉPUBLICAIN (Parti, en angl. Républicain Party). Nom de l'un des deux grands partis politiques des États-Unis, avec le Parti démocrate. Fondé en 1856 à Pittsburgh, le Parti républicain se rattacha aux idées du Parti fédéraliste, favorable en particulier au renforcement du pouvoir fédéral. Principalement recrutés dans les États du Nord-Est, les républicains, défendant les intérêts des industriels, furent protectionnistes et anti-esclavagistes. Vainqueurs du Sud après la guerre de Sécession, ils détinrent, après l'assassinat de leur chef, Abraham Lincoln, la présidence des États-Unis presque sans interruption de 1865 à 1913 puis de 1921 à 1933. Les républicains ne purent cependant faire face à la grande crise de 1929, et abandonnèrent la présidence à Franklin D. Roosevelt. Le républicain Richard Nixon, qui fut battu d'extrême justesse par John F. Kennedy, profita en 1968 de l'impopularité de l'administration Johnson. Aux élections de 1976, les républicains subirent les conséquences de l'affaire du Watergate, mais ont été à nouveau au pouvoir de 1980 à 1992. Voir, dans l'ordre chronologique, Hamilton (Alexander), Roosevelt (Théodore), Taft (William), Harding (Warren), Coolidge (Calvin), Hoover (Herbert), Eisenhower (Dwight), Reagan (Ronald), Bush (George).

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