REPÈRES CHRONOLOGIQUES

Freud naît le 6 mai 1856 à Freiberg (aujourd’hui Pribor) en Moravie. Il est le premier enfant du troisième mariage de son père Jacob. Sa mère Amalia a vingt ans de moins que son mari. Il est prénommé Sigismund, qu’il transformera plus tard en Sigmund, et Schlomo. La famille s’installe en 1859 à Leipzig, puis à Vienne l’année suivante, à la faveur d’une libéralisation de la situation des Juifs. Il est un élève brillant au lycée et finit par s’inscrire en médecine en 1873, non sans hésitation. Durant ces années, il lit beaucoup, en particulier les grands classiques. Mais il est aussi attentif au mouvement des idées de son époque, et s’intéresse à Feuerbach, va écouter Brentano, etc. Il entre dans le laboratoire de Brücke où il poursuite des recherches sur la physiologie nerveuse, travaille sous la direction de Nothnagel et de Meynert. Ses difficultés de carrière retardant son mariage et son installation, il saisit l’occasion d’une bourse pour se rendre en 1885 à Paris afin d’effectuer un stage à la Salpêtrière auprès de Charcot. L’année suivante, de retour à Vienne, il épouse Martha Bemays et ouvre un cabinet où il pratique l’électrothérapie et l’hypnose. En 1889, il se rend à Nancy pour rencontrer Bernheim, qui pratique aussi l’hypnose mais dans une perspective différente de Charcot. À la fin de 1887, il rencontre Wilhelm Fliess avec lequel il va échanger pendant plus de quinze ans une abondante correspondance, publiée sous le titre La Naissance de la psychanalyse. En 1895, il publie, en collaboration avec Joseph Breuer, les Études sur l’hystérie. En 1897, il renonce à la théorie de la séduction, découvre le complexe d’Œdipe et commence son "auto-analyse". il fait paraître en 1899 L'Interprétation des rêves, qui contient la première théorie de l’appareil psychique. La première décennie du siècle est riche en publications (La Psychopathologie de la vie quotidienne, 1901 ; Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, Trois essais sur la théorie sexuelle, 1905 ; etc.). Des réunions régulières ont lieu chez Freud à partir de 1902 et constituent la Société psychologique du Mercredi. Celle-ci devient, en 1908, la Société psychanalytique de Vienne. En 1910, lors du deuxième congrès international de psychanalyse à Nuremberg (le premier ayant eu lieu en 1908 à Salzbourg), est créée l’international Psychoanalytical Association (I.P.A.). Des dissidences vont rapidement apparaître. Adler, puis Jung, pourtant premier président de l’I.P.A., quittent le mouvement. Un comité secret est alors créé à l’initiative d’Ernest Jones où l’on retrouve, outre Jones et Freud, Abraham, Eitingon, Ferenczi, Rank, et Sachs. Le mouvement psychanalytique se développe rapidement et dans divers pays après la Première Guerre mondiale. Après avoir remanié quelque peu sa théorie à partir de son étude sur le narcissisme en 1914, Freud propose, après l’introduction de la notion de pulsion de mort en 1920 dans Au-delà du principe de plaisir, une nouvelle théorie de l’appareil psychique, qu’il expose en 1923 dans Le Moi et le ça. L’arrivée du nazisme va contraindre la plupart des analystes allemands puis autrichiens à l’exil. Freud lui-même quitte Vienne en 1938 et s’installe à Londres. Il y meurt l’année suivante. Sa fille Anna Freud avec le “groupe des Viennois” va prendre une place importante dans la Société britannique de psychanalyse, que domine Melanie Klein depuis 1926, ainsi que, plus généralement, dans l’I.P.A. En France, la psychanalyse en partie introduite par les surréalistes se développera plus lentement. La Société psychanalytique de Paris est créée en 1926 avec principalement Marie Bonaparte, René Laforgue, Rudolf Loewenstein, qui sera l’analyste de Jacques Lacan. C’est après la Seconde Guerre mondiale que le mouvement psychanalytique français connaîtra sa première scission. En 1953, à la suite d’un conflit concernant la création d’un institut pour la formation des psychanalystes, Daniel Lagache, Juliette Favez-Boutonnier, Blanche Reverchon-Jouve, Françoise Dolto, puis Jacques Lacan démissionnent et créent la Société Française de Psychanalyse. Cette même année, Lacan prononce à Rome un rapport intitulé “Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse” (in Écrits) qui est un véritable manifeste de ce qu’il développera ensuite dans son Séminaire et ses écrits. La nouvelle société, qui n’est plus membre de l’I.P.A., éclate en 1964. Deux groupes en sont issus : l’Association psychanalytique de France, qui intègre l’I.P.A., et l’École freudienne de Paris, fondée par Lacan, que rejoint Dolto. Les Écrits de Lacan paraissent en 1966, et son séminaire se poursuit après Sainte-Anne, à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, puis à la faculté de Droit du Panthéon. Le développement et l’influence du mouvement lacanien est considérable, mais connaît une scission en 1969, à propos de la procédure de la passe. Piera Aulagnier, François Perrier, Jean-Paul Valabrega et quelques autres fondent l’Organisation psychanalytique de langue française ou Quatrième Groupe. En 1980, Lacan dissout l’École freudienne de Paris. Il meurt l’année suivante. Le mouvement lacanien s’est ensuite disséminé en de multiples associations d’inégale importance (Analyse freudienne, Association freudienne internationale, Cartels constituants de l’analyse freudienne, Cercle freudien, Convention psychanalytique, École de la cause freudienne, École freudienne, École lacanienne de psychanalyse, École de psychanalyse Sigmund Freud, Errata, Fédération des ateliers de psychanalyse, Espace analytique (Association de formation psychanalytique et de recherches freudiennes), Mouvement du coût freudien, Psychanalyse actuelle, Séminaires psychanalytiques de Paris, Société de psychanalyse freudienne, etc.).