RELIGION (guerres de)
En France, nom donné aux huit guerres qui opposèrent catholiques et protestants, dans la seconde moitié du XVIe s. La première guerre (1562/63) débuta par le massacre de Wassy, mené par le duc François de Guise. Marquée par la défaite protestante de Dreux (19 déc. 1562), elle se conclut par l'édit d'Amboise, qui autorisait le culte protestant dans certains lieux. La deuxième guerre (1567/68) commença le 28 sept. 1567, par la vaine tentative des protestants d'enlever le jeune Charles IX. Après la défaite protestante de Saint-Denis (10 nov.), la paix de Longjumeau (23 mars 1568) reprit les termes d'Amboise. La troisième guerre (1568/70) culmina lors des batailles de Jarnac (13 mars 1569), où Condé trouva la mort, et de Moncontour (3 oct.). La paix de Saint-Germain y mit fin (8 août 1570) en accordant aux protestants l'exercice du culte dans deux villes par province et en leur garantissant quatre places de sûreté pendant deux ans. Le 24 août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy déclenchait la quatrième guerre (1572/73) qui s'acheva avec l'édit de Boulogne (11 juill. 1573). La cinquième guerre (1574/76) vit la participation de François d'Alençon, héritier présomptif du trône, à la tête des « malcontents », contre son frère Henri III. La paix de Beaulieu, ou paix de Monsieur (6 mai 1576), y mit fin. Favorable aux protestants, elle provoqua la formation de la Ligue catholique, menée par Henri de Guise. Lors de la sixième guerre (1576/77), le duc d'Alençon combattit aux côtés des troupes royales. La paix de Bergerac (17 sept. 1577) restreignit largement les libertés des protestants. Lors de la septième guerre (1579/80), Henri de Navarre prit Cahors, et l'édit de Fleix (26 nov. 1580) confirma les termes de Bergerac. La huitième guerre (1585/98), ou guerre des trois Henri (Henri III, Henri de Navarre, Henri de Guise), fut une guerre de succession contre le huguenot Henri de Navarre. Son abjuration de la foi protestante (25 juil. 1593), son sacre à Chartres (27 févr. 1594) et la publication de l'édit de Nantes (30 avr. 1598) mirent fin à près de quarante années de troubles civils. Voir FRANCE. Les guerres de Religion et la pacification sous Henri IV.
RELIGION (Guerres de). Nom donné en France à la longue guerre civile (1562-1598), entrecoupée de traités, qui opposa catholiques et protestants. Marquées par la violence des passions religieuses et les ambitions politiques, les guerres de Religion s'apaisèrent avec la signature de l'édit de Nantes (1598). Les succès de la Réforme en France créèrent un climat de tension que Catherine de Médicis, soutenue par Michel de L'Hospital, tenta d'apaiser par une politique de conciliation. Mais le massacre des huguenots à Wassy (1562), en réaction contre l'ordonnance d'Orléans, ouvrit le conflit où se mêlèrent la défense de la vraie foi et la remise en cause du pouvoir royal. Chaque parti fut dominé par de puissantes familles : les Guise et les Montmorency pour les catholiques, les Bourbons et les Coligny pour les protestants, chacun faisant appel à une puissance étrangère, les uns à l'Espagne, les autres à l'Angleterre. Cette guerre aux opérations militaires confuses, entrecoupée de trêves et de paix précaires, mit la France au pillage et déchaîna assassinats et massacres de populations civiles. L'attentat contre l'amiral de Coligny, suivi du massacre de la Saint-Barthélemy (1572), radicalisa le conflit. La Ligue catholique, jugeant Henri III trop modéré, finit par le faire assassiner (1589) en réaction contre le meurtre de son chef Henri de Guise. Il reviendra à Henri de Bourbon (Henri IV) de pacifier le royaume par sa conversion au catholicisme et la signature de l'édit de Nantes qui, pour la première fois dans l'Occident chrétien, admettait une minorité religieuse dans la communauté nationale. À la faveur des luttes civiles cependant, le pouvoir royal, si fort sous les premiers Valois, fut fortement ébranlé. Les résistances protestantes au pouvoir royal sous les règnes suivants entraînèrent son glissement vers l'absolutisme et l'abandon de l'idée de tolérance, marquée par la révocation de l'édit de Nantes (1685), sous Louis XIV. D'autres pays, comme l'Allemagne, les Pays-Bas et la Bohême, connurent aussi des guerres de Religion. Voir Barricades (Journée des), Henri Ier de Lorraine, Janvier 1562 (édit de).
Liens utiles
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