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Réforme

Réforme

Mouvement religieux lancé par Luther au XVIe siècle, en réaction contre la décadence de l'Église catholique.

Commentaire À l'origine, ce mouvement désirait rappeler à F Église catholique le sens de l'Évangile. En effet, à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, les papes s'étaient transformés en princes temporels, multipliant les prises de position politiques, s'exhibant dans des fêtes où la dignité religieuse avait tout à perdre, méprisant le bas clergé. À la différence des courants qui l'avaient précédée (Wycliffe en Angleterre, Érasme en Hollande), la Réforme n'entendait pas seulement rappeler aux prélats leurs devoirs, mais aussi réviser certains points essentiels de la doctrine. Si bien que son opposition fut jugée hérétique, et qu'un schisme s'ensuivit, avec la constitution de nouvelles communautés chrétiennes à travers l'Europe. En France, le conflit passa du clergé à l'État et fut à l'origine des guerres de Religion, qui durèrent quarante ans. L'édit de Nantes y mit fin en 1598.

Citation La Réforme, qui triompha au XVIe siècle dans la moitié de l'Europe, peut légitimement apparaître, d'un certain point de vue, comme une réaction d'individualisme national. Dans son appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande, Luther écrivait : « Nous [Allemands] avons le nom de l'Empire, mais le pape dispose de notre bien, de notre honneur, de nos personnes, de nos vies, de nos âmes, et de tout ce que nous avons : c'est ainsi qu'il faut berner les Allemands et les payer d'illusions. » (Jean Delumeau, la Civilisation de la Renaissance, « l'Éclatement de la nébuleuse chrétienne ».)

RÉFORME, n. f. Changement plus ou moins important qu’on apporte à une réalité morale (on peut réformer sa conduite) ou à une institution sociale (religieuse ou politique), en vue d’en améliorer le fonctionnement ou la nature. • Dans son premier sens, le mot « réforme » a un sens assez radical. Il a désigné notamment le retour à une stricte observation de la règle primitive dans un ordre religieux. La Réforme, mouvement historique qui a donné naissance au protestantisme, au XVIe siècle, fut une entreprise suffisamment radicale pour provoquer un schisme au sein de l’Église, engendrer les guerres de Religion, et susciter une vaste Contre-Réforme de la part des autorités catholiques de Rome. • De nos jours, le mot s'est affaibli. Il vise une amélioration de divers aspects de l’ordre social (la réforme de l’Éducation nationale, par exemple), mais par des changements modérés, progressifs. Dans le langage politique, on oppose souvent la réforme à la révolution. D’où le mot réformisme, qui désigne (souvent péjorativement) l’attitude de ceux qui veulent changer les choses si modérément qu’elles ne risquent guère d’évoluer de façon notable. Mais au sein des partis dogmatiques, le mot réformisme déclenche tout de même les foudres des dirigeants.

REFORME nom fém. - Mouvement religieux qui conduisit au XVIe siècle à la naissance du protestantisme. La Réforme, qui fut sans doute en Europe l’événement majeur du XVIe siècle, exerça une très forte influence sur la littérature et la pensée. Même si l’humanisme est loin de se confondre avec le protestantisme, le même refus de s’en remettre à l’autorité dans les domaines de la connaissance et de la foi rapproche les deux mouvements. Les guerres de Religion constituent la toile de fond des Essais de Montaigne et donnèrent naissance, dans les deux camps, à une véritable mobilisation de la littérature dans le domaine de la prose (Théodore de Bèze, La Boétie), mais plus encore peut-être dans celui de la poésie (Guillaume Du Barras, Jean de Sponde et Agrippa d’Aubigné).

—> Contre-Réforme

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