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RÉDUCTION

RÉDUCTION, n.f. (lat. reductio « action de retirer en arrière », « de ramener », « de rétablir »). ♦ 1° Action de diminuer, de restreindre (réduction des dépenses). Reproduction en plus petit (modèle réduit). ♦ 2° Action de ramener un objet de pensée à l’essentiel, ou de le ramener à un autre, moins complexe ou moins riche, a) en logique et en mathématiques. Raisonnement par l'absurde, réduction des fractions : 30 / 60 = 1/ 2. En logique formelle, retrouver, dans une figure de syllogisme, une figure plus simple, b) en philosophie. Analyse qui dégage les éléments constitutifs, ou qui, parfois, ramène le supérieur à l’inférieur, par exemple l'amour au désir, tous les actes de l’esprit à des sensations transformées. ♦ 3° Phénoménologie. C'est le retour, aux choses mêmes, en se dégageant des théories. Deux réductions sont essentielles en phénoménologie : a) La réduction phénoménologique. La phénoménologie met « entre parenthèses » l’existence du monde et du moi empirique. La réduction phénoménologique ou transcendantale nous laisse en présence des phénomènes comme données de l'expérience interne et externe, et du moi transcendantal ou sujet pur (« Husserl » et « Epochè ») ; b) La réduction éidétique. La phénoménologie ne porte pas sur des faits mais sur des essences. La réduction éidétique dégage l’essence des données.

RÉDUCTION

Transformation d’une donnée (en particulier logique) en une forme plus utilisable ou plus simple. La réduction à l’absurde désigne particulièrement le raisonnement qui rejette une proposition en montrant qu’elle entraîne une conséquence fausse.

réduction, procédé imaginatif pratiqué par la phénoménologie et qui consiste à varier le contenu d'une image (par exemple à se représenter une diversité indéfinie de triangles particuliers) pour dégager l'« essence » du phénomène considéré (l'essence universelle du triangle comme «figure formée par les segments de droite joignant trois points non alignés »). Dans l'Esquisse d'une théorie des émotions, Sartre a pratiqué cette réduction pour dégager, de la description indéfiniment variée des émotions individuelles, l'essence ou la nature universelle du phénomène et l'émotion comme conduite humaine en général, susceptible d'être ramenée au « refus d'une situation ». Cette réduction des phénomènes à leur essence se nomme réduction eidétique. — Elle se distingue de la réduction phénoménologique proprement dite, qui consiste à suspendre tout jugement d'existence et à se contenter d'observer ce qui apparaît : par exemple, l'analyse d'une religion ne peut être vraiment compréhensive que si l'on suspend tout jugement critique quant à sa valeur de vérité; c'est une attitude d'objectivité, une « mise entre parenthèses » de l'attitude naturelle, partiale et individuelle. Lorsque cette réduction s'exerce à l'occasion du spectacle du monde, de la perception des objets, l'esprit suspend sa croyance naturelle en la réalité des choses et prend conscience de son activité constituante originaire : il prend conscience que le sens des choses est produit par l'esprit. La réduction phénoménologique, ou suspension du jugement de réalité, prend alors le nom de réduction transcendantale (conscience des opérations spirituelles qui conditionnent notre perception des choses); elle prépare le deuxième moment de l'analyse phénoménologique, celui de la constitution. (Cette dernière interprétation de la réduction, comme l'inverse est le complément de la constitution, est propre aux œuvres de Husserl dans sa période de maturité : Expérience et jugement [Erfahrung und Urteil], Idées [Ideen].)




RÉDUCTION (n. f.) 1. — Action de transformer une donnée, une proposition, un problème pour les ramener à une forme plus connue, plus fondamentale, plus utilisable ; parf. Syn. analyse. 2. — Diminution ; réduction du nombre des axiomes ; action de rendre moins important. 3. — Aboutissement d’une contrainte. 4. —Réduction à l'absurde : procédure de raisonnement consistant à montrer qu’une thèse est erronée, en montrant qu’elle a des conséquences absurdes. 5. — Réduction eidétique : dans le vocabulaire de la phénoménologie, opération consistant à éliminer les éléments empiriques du donné pour n’en retenir que l’essence. 6. — Réduction phénoménologique : désigne le premier moment de la méthode phénoménologique consistant en une suspension du jugement relatif à l’existence des choses.

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