Quatre-Cents, les

Quatre-Cents, les. Conseil que les oligarques formèrent pour gouverner Athènes en 411 av. J.-C. (voir oligarchie). Certains Athéniens étaient convaincus que, si le gouvernement démocratique était remplacé par une oligarchie, le roi de Perse soutiendrait Athènes dans la guerre du Péloponnèse. Dans une atmosphère de méfiance et de peur, qui résulta en partie du meurtre de plusieurs démocrates en vue, vraisemblablement à l'instigation des oligarques, l’Assemblée fut intimidée et adopta une mesure suspendant les institutions démocratiques et les magistratures ; elle élit des « fonctionnaires» pour choisir un conseil de quatre cents personnes (remplaçant le conseil démocratique des cinq cents, la boulé) : ils avaient un pouvoir absolu qui leur permettait de gouverner comme bon leur semblait. Leur droit à gouverner se fondait sur leur promesse de poursuivre la guerre de manière plus efficace. Il avait été également convenu de la nécessité de constituer une assemblée d'un nouveau style, composée de cinq mille membres, qui devait se réunir chaque fois que le nouveau conseil la convoquerait, mais en fait cette assemblée hypothétique ne se réunit jamais. Les Quatre-Cents se saisirent du pouvoir avant la date convenue en pénétrant dans la salle du Conseil et en expulsant la boulé de façon sommaire. Ils gouvernèrent la cité pendant trois mois, mais la flotte athénienne à Samos se révolta contre ses commandants oligarques et négocia avec Athènes; les Quatre-Cents, qui étaient eux-mêmes partagés entre oligarques modérés et extrémistes (ces derniers étaient devenus très impopulaires), furent destitués en septembre 411, après que la flotte eut été vaincue par les Spartiates. Une assemblée de cinq mille hommes fut correctement instituée, formée seulement de citoyens qui pouvaient s'engager à se procurer leur armement (c'est-à-dire les hoplites). En 410, après une victoire navale à Cyzique, le parti démocratique se trouva suffisamment encouragé pour être en mesure de restaurer la démocratie, avec son antique conseil des cinq cents et la plénitude de ses droits.