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PUDEUR

PUDEUR, n.f. (lat. pudor «sentiment de ce qui est honteux» [dans la conduite]). ♦ 1° Aristote. Sentiment que l'on éprouve devant des actions ou des attitudes viles, indécentes, obscènes — que ce soit le sujet lui-même qui les accomplisse ou qu'il en soit spectateur (la pudeur le conduisant alors à en détourner les yeux, comme l'avait déjà montré Platon dans la République, liv. IV, 440.) C'est comme l'antichambre de la vertu : «si l'anaïskhuntia (impudence, manière d'agir honteuse et abominable, impudeur), le fait de n'avoir pas honte d'accomplir les actions honteuses, est une chose vile, il n'en résulte pas pour autant que ressentir de la honte quand on a accompli de mauvaises actions soit un acte vertueux» (Éthique à Nicomaque, IV, ch. XV, fin). ♦ 2° Sens courant. Discrétion, réserve d'une personne qui évite de choquer autrui, de causer une gêne morale. D'où, enfin, modestie de celui qui n'étale pas devant les autres ce qui est à son avantage.

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