PROVIDENCE

Du latin providentia, « prévision », « prévoyance divine » (de providere, « voir en avant»). Avec une majuscule (la Providence) : sage gouvernement de Dieu sur l’ensemble de la Création.

PROVIDENCE, n.f. (gr. pronoïa, chez les stoïciens ; en lat. providentia, de provideo «être prévoyant, prudent»). ♦ 1° Chez les stoïciens et dans diverses écoles hellénistiques, la pronoïa était l'action divine organisant et régissant le monde pour le bien du tout, et par conséquent de chaque partie. ♦ 2° En réalité, et plus précisément, la Providence divine est l'aspect sous lequel nous saisissons l'action divine, sa bonté essentielle et dans ses effets : ce bien qui consiste à être plutôt qu'à n'être pas, l'ordre naturel, la bonté paternelle de Dieu pour les êtres qu'il crée (à qui il donne d'être, de durer, d'agir), et, en particulier, pour les êtres spirituels, créés à son image, appelés par lui à être ses enfants. Tout, les êtres dans leur totalité, les événements ou actions de leurs existences, les lois naturelles qui règlent le monde, tout est tenu dans la bonté divine infinie. Et même, cette Providence divine éternelle va jusqu'à donner aux créatures libres la dignité de la causalité, dans l'abondance extrême de sa bonté, jusqu'à en faire des adjutores (aides) par la prière (Somme de théologie la, q. 22-23). Vérité redite par Pascal (Pensées Br. 513) : Dieu a établi la prière pour communiquer à ses créatures la dignité de la causalité. La Providence, c'est donc l'infinie bonté divine qui dépasse toute notre compréhension, et non pas une sorte d'organisation méticuleuse et technique.

Providence

Sagesse par laquelle Dieu gouverne sa création.

Commentaire La Providence est une action divine : les hommes sont conduits vers leur destin par un doigt invisible. Dieu, tout-puissant, peut intervenir directement sur le monde et imposer la justesse de ses lois. Il est responsable de l'agencement parfait de la nature. Pour certains théistes, la Providence divine permet cependant à l'homme d'exercer son libre arbitre.

Citation Pourquoi nous faire horreur de notre être ? Notre existence n’est point si malheureuse qu’on veut nous le faire accroire. Regarder l’univers comme un cachot, et tous les hommes comme des criminels qu’on va exécuter, est l’idée d’un fanatique ; croire que le monde est un lieu de délices où l’on ne doit avoir que du plaisir, c’est la rêverie d’un sybarite. Penser que la terre, les hommes et les animaux sont ce qu'ils doivent être dans l'ordre de la Providence est, je crois, d'un homme sage. (Voltaire, Lettres philosophiques, lettre XXV, « Remarques sur les Pensées de M. Pascal ».)

PROVIDENCE

Dans le vocabulaire religieux, un des attributs de Dieu qui consiste à prévoir et diriger le cours des événements (dans le malheur le croyant s'en remet à la providence).

PROVIDENCE, n.f (du latin providere, «prévoir, pourvoir»). Sens religieux : sagesse suprême de Dieu, qui gouverne et organise tout ce qui se passe et, en particulier, pourvoit aux nécessités des hommes. Dans ce sens, la providence prend parfois un P majuscule. Pour le croyant, la Providence est toujours bénéfique, même si parfois elle le met à l’épreuve : c’est après coup qu’il se rend compte que cette épreuve, finalement, s’est transformée en bien. L’idée de Providence pose le problème de la liberté humaine : les situations vécues par le croyant sont pour lui l’effet de la Providence; il reste néanmoins à sa liberté le soin d’y opérer les meilleurs choix. Sens courant : événement ou personne qui arrive à point nommé (comme «tombant du ciel») pour sauver une situation critique. Il ne pensait qu'aux sports ; il s'est cassé la jambe ; cela l'a obligé à réviser ses examens et à les réussir : quelle providence! Ce personnage a été ma providence. Un événement providentiel.

Providence Dans la pensée chrétienne, action infaillible par laquelle Dieu gouverne le monde. La conception de la Providence pose deux problèmes : comment concilier la bonté divine avec l’existence du mal ? la volonté de Dieu avec la liberté des hommes? 1 Éloge de la Providence : Bossuet, Oraisons funèbres, Discours sur l’histoire universelle; Lamartine, Jocelyn (8e époque); Claudel, L’Annonce faite à Marie, Le Soulier de satin. 2 Mise en cause de la Providence : Voltaire, Zadig, Candide; Camus, La Peste (prêche du P. Paneloux).

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PROVIDENCE (Du latin providentia, prévision.) Action que Dieu exerce sur le monde, non seulement par des interventions particulières (miracles) mais aussi par des lois stables qui déterminent le devenir de l’univers et de chaque créature, selon un plan et en vue d’une fin que conçoit la sagesse divine. Le providentialisme est la doctrine qui, comme celle de Bossuet* dans son Discours sur l’histoire universelle, prétend tout expliquer dans l’univers par l’intervention de la Providence.