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PROSPECTIVE

PROSPECTIVE, n.f. Terme créé par Gaston Berger (1957), qui avait réuni un groupe de personnes compétentes dans différents domaines (économie, droit, philosophie, etc.) afin de rechercher les finalités, et si possible les moyens de construire un avenir meilleur. La prospective est la discipline qui, s’efforçant de réunir les sciences, les techniques, le droit, l'économie et la philosophie, dépasse la considération des prévisions, même à long terme, dans la visée d'un progrès effectif des hommes.

PROSPECTIVE

Du verbe latin prospicere, regarder devant soi. La prospective désigne, selon G. Berger, les recherches qui portent sur le devenir des sociétés. Plus précisément, elle consiste à organiser le présent en fonction de l’avenir, alors que la prévision détermine à l’avance - et sans référence explicite au présent - les événements du futur à partir de l’analyse du passé ou, en un autre sens, par le truchement des lois scientifiques : « savoir afin de prévoir pour pouvoir » (A. Comte). La prospective est devenue une science humaine appliquée, particulièrement importante pour les économistes.

prospective, réflexion sur l'avenir. Ce n’est pas la prévision du futur fondée sur des statistiques présentes, immédiatement périmées, mais une réflexion scientifique et dynamique de l'avenir humain, envisagé à partir des événements futurs que l'on imagine. Elle exige de la créativité chez ceux qui fixent les objectifs à réaliser à longue échéance. Cette discipline, créée en 1955 par un groupe de psychologues (G. Berger), d’économistes (A. Sauvy) et d’administrateurs (L. Armand), devrait être avant tout celle des gouvernants.

prospective, science ayant pour objet l'étude de l'avenir, notamment des raisons qui accélèrent l'évolution du monde moderne (progrès des communications, multiplication du pouvoir technique). — G. Berger, créateur de la « prospective » comme science particulière, en définit l'esprit : il faut « juger ce qu'aujourd'hui nous sommes à partir de l'avenir, au lieu de faire la démarche inverse, qui est la démarche courante et qui consiste à décider de l'avenir d'après ce que nous sommes actuellement ». La prospective exige une attitude de recul par rapport au présent; elle se distingue de la prévision ou du calcul des probabilités parce qu'elle ne porte que sur les situations générales dans lesquelles les individus se trouveront placés à l'avenir (par exemple, accroissement des besoins de loisir) et non sur des faits particuliers; c'est en quoi elle se distingue des prévisions statistiques : elle consiste à voir loin — et globalement — pour modifier en profondeur tout projet d'action. La prospective étudie l'évolution des milieux psychologiques et sociaux; elle est éminemment synthétique et globale : c'est une science humaine, non une science des faits historiques. En somme, son objet est une situation générale d'avenir (non des faits particuliers); sa méthode est celle d'une analyse en profondeur du monde humain, et le degré de certitude auquel elle aboutit est très grand puisqu'il ne s'agit que de prévisions larges, d'ordre spécifiquement humain. Enfin, son utilité est de nous permettre, dès maintenant, de construire un ordre social qui est déjà le nôtre et le sera encore plus dans dix ou vingt ans. La prospective devrait être avant tout une science au service des gouvernants.

PROSPECTIVE, n. f. (littéralement, «regard vers l’avant», à opposer au mot rétrospective). Science du futur probable ou possible. Étude de l’ensemble des phénomènes techniques, économiques ou sociaux actuels, de leurs causes et de leurs évolutions, dans le but d’en déduire des éléments de prévision de l’avenir. Faire de la prospective. Voir Futurologie. C’est bien entendu le caractère méthodique et scientifique de la prospective (traitement informatique des données, élaboration de modèles) qui distingue ces études de la prédiction ou de la prophétie. Noter l’emploi parfois ironique du terme : vous faites de la prospective ! (« c’est de la science-fiction »). PROSPECTIVE (n. f.) Néologisme créé pour désigner la prévision à long terme : « Etude des causes techniques, scientifiques, économiques et sociales qui accélèrent l’évolution du monde moderne, [...] prévision des situations qui pourraient découler de leurs influences conjuguées » (Statuts du Centre International de Prospective, 1967).