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PRINCIPE

PRINCIPE. n.m. (lat. principium «qui est premier», «qui commande», terme qui traduisait le gr. archê «origine», «point de départ», qui a la primauté, qui est en tête, qui commande et qui a autorité (magistrat, roi) les mots grec et latin que nous traduisons par «principe» sont fortement polysémiques comme l'est notre terme «principe» lui-même) ; les significations rayonnent autour de l'idée de commandement, d'importance, de valeur. ♦ 1° Sens temporel. Qui est au commencement. ♦ 2° Sens causal. Source, origine. ♦ 3° Sens logique. Proposition fondamentale à partir de laquelle d’autres peuvent être déduites ; les principes suprêmes qui gouvernent toute pensée, qui doivent absolument être respectés. ♦ 4° Sens psychologique. Règles qui gouvernent les fonctions mentales (principe du moindre effort) ; en particulier ceux qui gouvernent l'affectivité. ♦ 5° Sens ontologique. Etre d'où dépendent d'autres réalités, soit qu'il leur commande (comme le Prince), soit même qu'il leur donne d'être (Dieu, premier principe de toutes les créatures). Voir aussi le début de l'évangile de saint Jean : «En archè ên o logos» en latin «In principio erat Verbum», ce qui n'implique pas un sens temporel (l'imparfait est ici le temps employé pour cette surpermanence qu'est l'éternité). Il ne faut donc pas traduire : «Au commencement était le Verbe», mais «Au Principe», avec le sens de réalité primordiale absolue.
PRINCIPE
Synonyme de commencement. D’où source ou cause, origine d’un effet (par exemple, Dieu comme principe du monde). Par extension, désigne ce qui contient les propriétés essentielles d’une chose (principes d’une constitution politique). Du point de vue logique : proposition initiale d’une déduction, ne pouvant elle-même se déduire d’aucune autre. Synonyme de proposition première. Désigne en épistémologie la proposition qui commande un secteur de la science (principe d’Archimède), toute une théorie (le principe de gravitation universelle) ou même toutes les sciences de la nature (principe de conservation de l’énergie). Au sens normatif, règle ou norme d’action, éventuellement morale, énoncée en une formule simple. On nomme généralement principes logiques les principes d’identité, de contradiction et du tiers exclu.
principe, commencement, point de départ. — On distingue plusieurs types de principes : les principes logiques, qui régissent absolument toute connaissance valable (et dont les plus généraux sont les principes d'identité, de non-contradiction et de tiers exclu); les principes moraux, dont le caractère est de s'imposer à toute conduite humaine qui veut promouvoir une action valable. Les principes moraux ont la particularité de s'imposer eux-mêmes à la conscience; ils se distinguent en cela des « postulats théoriques », qui sont en eux-mêmes arbitrairement posés (par exemple, les principes des axiomatiques et, en général, les principes mathématiques) bien que leur application entraîne des démarches (ou démonstrations) absolument nécessaires pour l'esprit. La philosophie critique distingue la notion de principe (proposition première, point de départ) et celle de fondement (principe de justification et d'explication). Par exemple, le principe de la philosophie de Descartes est le « je pense, donc je suis », mais son fondement est la « véracité divine ».
PRINCIPE
En général, «commencement, point de départ», mais avec des valeurs différentes : 1. Cause, ce qui est premier (Dieu est appelé le premier principe). 2. Ce qui fait qu’une réalité existe, ce qui explique ses propriétés essentielles (les principes constitutifs de ce type de société...). Ces deux premiers sens sont souvent confondus : par exemple, la définition habituelle de la métaphysique était «science des premiers principes et des premières causes ». 3. Proposition générale posée au départ d’une recherche et à quoi tout le reste est subordonné (le principe d'Archimède ; le principe de non-contradiction). 4. Règle d’action énoncée en une formule («aller de l'avant» était son seul principe).
PRINCIPE, n. m. (du latin principium, « origine, début »).
1° Cause première; origine profonde; nature essentielle. Ce sens ancien, mais encore actuel, provient de l’idée que ce qui est premier (au sens temporel) constitue à la fois la nature centrale d’une réalité et la source de ce qu’elle devient (sens causal). Le principe des choses. Le principe constitutif de la matière. Le principe de l'univers. Le principe du moteur à explosion.
2° Proposition de base qui peut être le postulat d’une science, la vérité première d’une philosophie, la loi fondamentale d’une réalité (le principe d'Archimède). Dans ce sens, le principe peut être au départ de la démarche intellectuelle, ou être l'aboutissement auquel le raisonnement parvient. Du principe premier «Cogito ergo sum» (je pense donc je suis), Descartes tirera un certain nombre de « principes» qui seront autant de vérités secondes. Une fois élaboré, un principe moral ou intellectuel acquiert la force d’une règle dont on ne s’écarte pas, d’où le troisième sens.
3° Règle de vie, d’action morale, de pensée sur laquelle les hommes fondent leur conduite. Principes moraux, principes esthétiques. Avoir de bons ou de mauvais principes. Une éducation à principes. Comparons : le déterminisme est un des principes fondamentaux des sciences de la nature (sens n° 2) et un scientifique ne doit pas faillir au principe d'objectivité (sens n° 3).
PRINCIPE (n m., étym. : ce qui est au commencement ; « Nos sens sont le principe de nos connaissances parce que c'est aux sens qu'elles commencent » [Condillac]). 1. — Commencement, origine ; ce qui est cause, ce qui est premier dans l’ordre de l’Être ; pour les atomistes ant., les atomes sont des principes. 2. — Ce qui constitue la raison d’être d’un phénomène : le principe vital, le principe d’individuation. 3. — Proposition gén. indispensable au développement des sciences, et constituant ce qu’on doit admettre en premier : le tiers exclu est un principe logique ; proposition gén. servant à l’explication d’un ordre donné de phénomènes, et posée parmi les axiomes ou postulats d’une théorie (le principe d’Archimède, de conservation de l’énergie, etc.). Rem. : l’Ant. et les class. confondent souv. les trois sens ; pour eux, l’étude des premiers principes et des premières causes est l’objet de la métaphysique. 4. — Ce qui est à l’origine d’une action : « la nature [d'un gouvernement] est ce qui le fait être tel, et son principe, ce qui le fait agir » (Montesquieu). 5. — Proposition gén. (parf. implicite) constituant une norme de conduite, une règle morale.

Du latin principium, « commencement », « origine » (de princeps, « premier »). - Origine, cause première des choses. - En logique, loi fondamentale de la pensée (exemple : le principe de non-contradiction). - Dans les sciences, proposition première posée au fondement d’un raisonnement ou d’une démonstration. - En morale, règle de conduite ou norme des jugements pratiques (exemple : avoir des principes). - Pétition de principe : faute logique qui consiste à s’appuyer, au début d’un raisonnement, sur la thèse qu’il s’agit précisément de démontrer. • Pour Aristote, le souci de tout démontrer se heurte à l'impossibilité, pour l'esprit humain, de remonter à l'infini dans la chaîne des déductions. Il faut donc adopter, comme point de départ de toute démonstration, un ou plusieurs principes qui ne sont déduits d'aucune autre proposition et qui sont eux-mêmes indémontrables. • Pour le même Aristote, c'est la « philosophie première » (appelée plus tard « métaphysique ») qui a précisément pour objets les premières causes et les premiers principes. • Chez Descartes, le corps des connaissances est entièrement déduit d'un principe premier - le cogito, ou l'existence de notre pensée - dont la vérité est indubitable.