PRÉSENCE
PRÉSENCE, n.f. (lat. praeesse «être en face de quelqu'un», «être là où l'on se trouve soi-même, dans le lieu même où l'on parle»). Contraire : «absence». ♦ 1° Le fait d'être là où je suis moi-même (présence physique, en ma présence). ♦ 2° Présence morale. Se dit d'un être auquel je pense, ou d'une chose dont j'ai conscience. ♦ 3° Présence réelle. Dans la théologie chrétienne, présence mystérieuse, non accessible aux sens, mais effective et bien réelle, du Christ dans l'Eucharistie.
PRÉSENCE, PRÉSENT
♦ La présence caractérise ce qui se trouve à un endroit donné. Chez Plotin, le terme désigne l’union de l’âme à l’Un dans l’extase : « La présence est meilleure que la science. » Dans la philosophie contemporaine le terme est utilisé pour définir la « réalité religieuse » sous la forme d’un sentiment ou bien ce qu’on appelle l’Umwelt ou « champ de présence » qui, pour chaque conscience, s’articule à celui des autres consciences pour constituer un univers commun. La présence, conçue comme « présence intentionnelle », correspond chez Heidegger au Dasein, à « l’être-là » de l’homme en tant que réalité humaine singulière au sein d’un monde qu’elle projette et qu’elle explique du fait de son existence même.
♦ L’adjectif présent, par opposition à absent, se dit de tout ce qui est actuellement appréhendé par une conscience, ou, dans un sens voisin, de ce qui est immédiatement manifeste à l’esprit. Appliqué au temps, le substantif désigne le moment actuel situé entre le passé et le futur : au présent conçu comme une ligne idéale ou un instant ponctiforme qui, en tant que tel, n’a pas de réalité propre, on oppose le présent réellement vécu par une conscience dans son épaisseur de durée.
présence, fait de se trouver dans un lieu donné; en un sens plus particulier, conscience d'être là, sentiment d'exister : c'est en ce sens que la philosophie fondamentale de Heidegger se présente comme une analyse de la « présence » (du Dasein, « fait d'être là »). — D'une façon générale, le sentiment de présence exprime, en philosophie de la religion, un sentiment de participation à l'Etre absolu (qu'il s'agisse d'un Dieu transcendant ou de la Nature, au sens romantique de médiatrice entre l'homme et la divinité). Du point de vue de la logique, on oppose souvent la présence (sentiment d'une « atmosphère », dit Jaspers) à la représentation d'un objet, pour souligner ainsi l'irréductibilité du sentiment de présence (ou sentiment du réel) à tout objet particulier de la représentation. « Aucun objet, disait Jacobi, ne peut égaler le sentiment infini de la réalité. »
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