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Préjugé - Prémices - Prémisse - Préromantisme - Prétérition - Prologue - Prosodie - Prosopopée - Psychanalyse - Psychocritique - Publicité - Psychologie

Préjugé
Idée admise comme allant de soi par une communauté ou un individu. Comme la forme du mot le suggère (pré-jugé = jugé d’avance), il s’agit d’une idée admise sans examen, avant jugement. Jean-Jacques Rousseau, pour bien montrer qu’il ne craignait pas de déplaire en disant la vérité, affirmait : « J’aime mieux être homme à paradoxes qu’homme à préjugés. »
Prémices
1. Dans l’Antiquité, les premières productions de la terre que l’on offrait aux dieux. 2. Début d’un processus. (les prémices de la crise) Eviter la confusion de « prémices » (toujours au pluriel) avec « prémisse ».
Prémisse
Élément arrivant en premier dans une démonstration et notamment les deux premières propositions d’un syllogisme. D’une façon plus générale, ce dont découle une conséquence. Les « prémices » (avec c) d’une crise, sont simplement les débuts de cette crise. Les « prémisses » (avec ss) d’une crise sont les éléments qui la préparent.
Préromantisme
Nom donné après coup à l’ensemble des différents courants littéraires qui, dans la seconde moitié du xviiie siècle, préfigurent le mouvement romantique. Jean-Jacques Rousseau et le « Sturm und Drang » qui se référait à lui sont souvent cités quand on parle des romantiques avant la lettre. Par ailleurs, dans la poésie anglaise du xviiie siècle, se retrouvent déjà de nombreux thèmes romantiques.
Prétérition
Procédé consistant à dire une chose tout en affirmant qu’on ne va pas en parler. (Je ne m’arrêterai pas sur ses qualités remarquables d’organisateur ni sur son sens du contact humain.) Prolégomènes Texte d’introduction ou notions préliminaires situées comme leur nom l’indique en début d’exposé.
PRÉTÉRITION. n.f Figure de rhétorique par laquelle on dit qu’on ne va pas dire ce que l’on dit pour mieux le faire savoir. Exemples : je ne dirai rien du talent exceptionnel que cet auteur manifeste ; un certain personnage de l "opposition que je ne nommerai pas, mais dont tout le monde a le nom à l’esprit ; je n'ai pas besoin de vous dire que je suis scandalisé par votre attitude; il est inutile de rappeler ici l’acte odieux que tout le monde a en mémoire, etc. On voit que la prétérition consiste en trois points : 1° déclarer qu’on ne va pas dire; 2° attirer de ce fait l’attention de l’auditeur; 3° dire quand même ce qu’on prétend taire (ce qui en amplifie la portée). C’est assez pervers, évidemment!
Prologue
1. Dans le théâtre de la Grèce antique comme dans certaines pièces modernes, partie du spectacle qui précède la pièce proprement dite. 2. D’une façon plus générale, texte d’introduction. Prosaïque adj. Qui manque de poésie, banal, plat, (des propos prosaïques ; une existence prosaïque.) Prose Mode d’expression qui s’oppose aux œuvres en vers en ce sens que le nombre des syllabes, la place des accents ou des sonorités, la longueur des segments sont libres (non astreints à des règles de régularité). La « prose poétique » ou le « vers libre » essaient de trouver une voie moyenne entre la prose et la poésie versifiée.
Prosodie
1. Règles de la versification dans les langues comportant des syllabes longues et des syllabes brèves. 2. Dans un sens plus général, règles de la versification. 3. Étude de certains aspects de la chaîne parlée comme l’accent, l’intonation, le découpage en segments.
PROSODIE, n. f. Anciennement, règles concernant l’agencement des sons (en particulier les syllabes brèves et longues) dans la versification grecque et latine. Par extension, règles générales de la versification (en poésie française par exemple), de l’organisation rythmique et mélodique des sons. La prosodie, centrée sur la poésie, peut naturellement s’appliquer à l’étude de la prose (rythme, accents, coupes, effets sonores, intonation montante ou déclinante, etc.). La linguistique emploie le mot dans ce sens. PROSODIE nom fém. - Règles relatives, en poésie, à la durée et à l’intensité de la prononciation des syllabes. ÉTYM. : du grec prosôidia = « accent dans la prononciation ». --> Accent - Scansion - Versification


Prosopopée
Figure de style par laquelle on prête des propos imaginaires à un individu (mort ou absent), un animal ou une réalité personnifiée. On cite souvent la prosopopée de Fabricius de Jean-Jacques Rousseau qui figure dans le Discours sur les sciences et les arts (1750). Rousseau imaginait un citoyen des premiers âges de Rome revenant au milieu des Romains « civilisés » et stigmatisant leur conduite.
PROSOPOPÉE. n. f. Figure de rhétorique par laquelle un orateur ou un écrivain fait parler fictivement un individu mort ou absent, un animal ou une réalité personnifiée. Voir Apostrophe et Personnification. On peut citer la célèbre prosopopée de Fabricius, dans laquelle Rousseau imagine le discours fictif d’un citoyen romain, ou la prosopopée de la Nature, par laquelle Vigny (dans La Maison du Berger) fait déclarer à la Nature son indifférence aux hommes. PROSOPOPEE nom fém. - Procédé par lequel on met en scène et fait parler un être ou une réalité privée de la parole ou de toute forme de pensée véritable (mort, objet animal, etc.). ÉTYM. : du grec prosôpon = « visage » puis « personne ». EXEMPLE : dans L'Enfant et les Sortilèges, Ravel présente les objets d’une chambre d’enfant (horloge, mobilier, etc.) qui se mettent à se plaindre du traitement qui leur est infligé. On cite souvent la « prosopopée de Fabricius » de Jean-Jacques Rousseau. Dans le Discours sur les sciences et les arts, Rousseau imagine un Romain des premiers âges de Rome qui revient dans la Rome « civilisée » et s’adresse, sur un ton de reproche, à ceux qui ont cédé aux charmes du progrès. —► Apostrophe 

Protagoniste
Qui participe d’une façon importante à l’action d’une œuvre de fiction. Le mot, à l’origine, ne désignait que l’acteur principal. Il est employé aujourd’hui pour les principaux personnages. Son sens tend, en fait, à se rapprocher de « personnage ».

Providence
Pour les croyants, volonté divine qui régit la marche de l’univers et donc le destin des hommes.
Pseudonyme
Nom d’emprunt. Biaise Cendrars est le pseudonyme de Frédéric-Louis Sauser, Françoise Sagan celui de Françoise Quoirez, Voltaire celui de François-Marie Arouet.
Psychanalyse
Corps de doctrine issu de la pensée de Freud qui présente une explication de la vie psychique et débouche sur une thérapeutique. L’expression « débouche sur une thérapeutique » signifie que la psychanalyse est tournée vers la guérison de malades. Freud était médecin et c’est progressivement, au contact de personnes victimes de troubles psychologiques, qu’il a élaboré sa théorie.
Psychisme
Ensemble des phénomènes à la fois conscients et inconscients constituant la vie mentale d’un individu.
Psychocritique
Méthode d’étude des textes littéraires mise au point par Charles Mauron (1899-1966) qui, s’appuyant sur les acquis de la psychanalyse, tente une étude en profondeur des œuvres. Pour des auteurs comme Mallarmé ou Racine, Mauron cherche à retrouver les structures inconscientes qui sous-tendent le texte.
Psychodrame
Représentation théâtrale improvisée dont l’objectif est une action bienfaisante sur le psychisme des participants. Le terme est dû à Jacob Levy Moreno (émigré de Vienne aux États-Unis en 1925) qui, le premier, recourut d’une façon systématique à cette technique.
Psychologie
1. Domaine du savoir consacré à l’étude des comportements individuels. 2. Ensemble des dispositions intellectuelles et affectives propres à un individu ou à un personnage de fiction. (Nous sommes en présence d’une psychologie rudimentaire.)
Psychose
Trouble profond de l’équilibre psychologique. Le mot « psychose » est souvent opposé à « névrose ». La psychose est un trouble grave dont le patient n’a pas conscience et dont la guérison est très aléatoire. La névrose est moins grave dans la mesure où les troubles de comportement sont plus superficiels et du fait que, l’intéressé étant relativement conscient de son état, le processus peut être enrayé.
Publicité
Ensemble des techniques de persuasion destinées à stimuler et à orienter les comportements d’achat. Il faut distinguer la publicité de la « propagande ». Le publicitaire veut vendre un produit. La propagande cherche à susciter un comportement. Le mot « propagande » ne se rapporte pas uniquement à la politique. Il peut concerner l’hygiène ou un autre domaine.
Puriste
Personne très rigoureuse en ce qui concerne la correction de la langue parlée ou écrite. (Rien n’échappait à ce puriste.)
Puritanisme
Attitude faite d’une extrême rigueur morale et d’austérité. À l’origine de ce terme, les puritains (de purity = pureté), membres d’une secte anglaise gui émigrèrent en partie vers ce qui n’était pas encore les États-Unis au xviie siècle.
Pyrrhonisme
Terme utilisé autrefois pour désigner ce que l’on appelle aujourd’hui le scepticisme. Le mot dérive du nom d’un philosophe grec, Pyrrhon (365275 av. J.-C.), qui estimait l’homme incapable d’atteindre la moindre certitude.