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POSSIBILITÉ / POSSIBLE

POSSIBILITÉ, n.f. POSSIBLE, adj. ♦ 1° Logiquement. En un sens vague, ce qui n'est pas contradictoire. Au sens précis, ce qui n'est pas impossible, c'est-à-dire qui n'est pas exclu par le principe de contradiction. C'est pourquoi Leibniz disait à juste titre que deux contradictoires peuvent être possibles, mais séparément. ♦ 2° Physiquement. Ce qui n'est pas en contradiction avec les lois de la nature ; mais ce «possible» reste hypothétique tant que nous ne connaissons pas toutes les lois de la nature. ♦ 3° Ordinairement. Ce qui a une forte probabilité de se produire. ♦ 4° Moralement possible, a) N’est pas contraire à une loi morale ; b) N'est pas contraire à une loi psychologique. ♦ 5° Chez Aristote et dans la philosophie thomiste. En puissance. ♦ 6° Subjectivement. Fait à venir dont j'ignore s'il se produira ou non (Il est possible qu'il pleuve demain). En résumé le «possible» s'oppose toujours à l'impossible ; parfois aussi au réel (2°), à l'improbable (3°), à l'immoral ou à l'invraisemblable (4°), à ce qui est «en acte» (5°), au nécessaire (6°).


POSSIBILITÉ, POSSIBLE
La possibilité est le caractère de ce qui peut être (ou être réel) ou ne pas être (ou ne pas être réel). Le possible englobe donc : - ce qui n’est pas en contradiction avec les lois de l’expérience ou de l’existence en général (possibilité physique) ; - ce qui n’implique pas de contradiction (possibilité logique, qui ne préjuge pas de la réalité de l’objet en d’autres circonstances) ; - ce qui n’est pas contraire à une loi (juridique, morale, sociologique...) ; - ce qui est indécidable du point de vue de celui qui parle (« il est possible que je me casse la jambe dans six mois ») ; - ce qui est en puissance et non en acte (sens particulier aux commentateurs d’Aristote). ♦ En fait, cette multiplicité d’acceptions s’articule sur deux types de réflexion : soit qu’on étudie la possibilité du point de vue des probabilités, soit qu’on l’intègre dans du déjà connu par une déduction. De toute façon, la possibilité logique est plus facilement dominable que le possible comme éventualité floue.


POSSIBLE (adj. et n. m.) 1. — Pour Aristote, ce qui est en puissance par rapport à ce qui est en acte. 2. — Une des modalités fondamentales qu’on peut définir : a) logiquement : ce qui n’implique pas contradiction ; b) objectivement : ce que rien n’empêche d’avoir lieu (avec souv. la restriction que ce dont il s’agit n’est pas l’objet d’un déterminisme tel qu’il aura nécessairement lieu) ; on parle souv., en ce sens, de possibilitéphys. quand ce dont il s’agit n’est pas en contradiction avec les lois de la nature ou avec les faits (cf. Kant : « Ce qui s'accorde avec les conditions formelles de l’expérience est possible ») ; on identifie souv. (cf. Cournot) la possibilité phys. avec la probabilité math. (mais, auj., on donne aussi une interprétation subjective de la probabilité) ; c) subjectivement : ce dont celui qui parle ne sait pas si cela est vrai ou faux ; ce à quoi on accorde une certaine probabilité au sens 1. Rem. 1 : souv., on admet qu’est possible ce qui a lieu ou ce qui aura lieu (cf. les stoïciens) ; dès lors, le réel (cf. l’adage : « Le réel est a fortiori possible ») et le nécessaire font partie du possible. Rem. 2 : le possible sert à définir le contingent et le nécessaire. 3. — Univers des possibles (math.) : en théorie des probabilités, on appelle ainsi l’ensemble E des événements susceptibles de se produire ; E est l’événement certain ; son complémentaire, l’événement impossible ; les événements réalisés font partie de E.