positivisme / scientisme

Le scientisme est un mouvement de pensée de la fin du XIXe siècle, qui fait reposer tous ses espoirs dans la science triomphante. Auguste Comte en a formulé la doctrine philosophique, le positivisme, dès 1840.

Commentaire En réaction contre la métaphysique, Auguste Comte et ses disciples fondent la connaissance sur la science, s'interdisant toute spéculation sur les causes dernières. Le positivisme est donc, d'une part, une philosophie des sciences et, d'autre part, une politique et une religion, la connaissance des lois naturelles permettant de prévoir et donc de canaliser le cours des événements. Auguste Comte s'attache par ailleurs à élever la sociologie au rang des sciences positives. Son programme politique passe par une éducation sociale des peuples, par l'idéologie du progrès — notamment industriel. Il s’accompagne d’une religion de l’Humanité, avatar de l’Être suprême, dont la devise est : « L’Amour pour principe, l’Ordre pour base et le Progrès pour but. » La pensée d’Auguste Comte se retrouve dans le scientisme de la fin du XIXe siècle. Ce mouvement positiviste réaffirme sa foi dans la science triomphante, à une époque de mutations sociales et économiques. La connaissance viendrait à bout de toutes les zones obscures, Dieu n’étant plus que le nom de ce qu’elle n’a pu encore percer à jour. A notre époque, une plus grande modestie face aux découvertes de la science est de mise, la foi dans le progrès scientifique, remède à tous nos maux, paraissant bien démodée.

Citation Par la nature même de l'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est assujettie dans sa marche à passer successivement par trois états théoriques différents : l’état théologique, ou fictif ; l’état métaphysique, ou abstrait ; enfin l’état scientifique, ou positif. (Auguste Comte, Cours de philosophie positive, 1830-1842.)

POSITIVISME nom masc. - 1. Doctrine d’Auguste Comte. 2. Toute doctrine ne se fondant que sur la connaissance scientifique.

ETYM. : formé sur l’adjectif « positif ».

La doctrine d’Auguste Comte se veut le dépassement des systèmes théologique ou métaphysique qui ont prévalu dans le passé de l’humanité. Se refusant à toute autre forme de connaissance que celle qui procède de l’examen des faits, de l’observation et de la déduction, elle tente d’appliquer à l’analyse de la société les règles de la méthode scientifique. En ce sens, Comte apparaît à la fois comme l’héritier du comte de Saint-Simon et le précurseur de Renan et de Taine. Par son ambition et ses ambiguïtés, son positivisme est caractéristique d’un XIXe siècle qui tenta de substituer le règne du savoir à celui de la foi, dans l’espoir d’assurer de manière rationnelle le bonheur de l’humanité et sa perfection morale.