POSITIVISME
POSITIVISME, n.m. Système exposé par Auguste Comte, d'abord dans le domaine spéculatif (philosophie positive), puis en politique (politique positive, avec la Religion de l'humanité). On parle de néo-positivisme pour désigner des systèmes empiristes (ceux de Russell, du Cercle de Vienne, de la philosophie analytique, par exemple).
POSITIVISME
♦ Doctrine d’A. Comte qui, reposant sur la loi des « trois états », ne déclare recevables que les vérités positives, c’est-à-dire scientifiques, à l’exclusion de toute investigation axée sur l’essence des choses (métaphysique). Cinq sciences sont privilégiées à cause de leur caractère expérimental : l’astronomie, la physique, la chimie, la physiologie et la physique sociale (sociologie) qui, parvenues - dans cet ordre en raison de leur complexité croissante - à l’état positif, permettront d’aborder ensuite les réformes sociales. Mais la politique et la religion positivistes (religion de l’Humanité) que Comte croit pouvoir établir - à partir de sa rencontre avec Clotilde de Vaux - sont les parties les plus fragiles de la doctrine dont la cohérence initiale est alors mise en péril, comme l’estime Littré, qui quitte en 1852 la Société positiviste. Plus tard, Durkheim et son école édifieront la sociologie sur des bases positives débarrassées du culte du Grand-Être.
♦ Plus généralement, le positivisme désigne les doctrines qui, renonçant à tout a priori, affirment le caractère inaccessible des « choses en soi » et n’admettent que des certitudes de type expérimental, c’est-à-dire des vérités scientifiques faites de relations et de lois. L’esprit du positivisme a animé les recherches scientifiques de la fin du xixe siècle, éveillé le goût pour l’histoire des sciences et inspiré l’épistémologie naissante - bien que cette dernière, lorsqu’elle conteste la linéarité du progrès scientifique ou la valeur absolue attribuée à la science, cherche à s’en détacher depuis quelques décennies.
- néo-positivisme ou positivisme logique, positivisme contemporain, qui fait actuellement école aux U. S. A. et en Angleterre. — Né aux Etats-Unis en 1918, il est représenté par le cercle de Vienne (créé en 1929). Il s'apparente au positivisme classique d'Auguste Comte et de S. Mill, fondé sur une foi inconditionnelle dans la valeur des sciences positives et celle de leurs méthodes. Mais il s'y ajoute de nouvelles tendances, en particulier l'intérêt porté à la logique et à l'analyse technique des problèmes. On lui a aussi donné le nom de philosophie analytique. Les principaux représentants en sont Carnap, H. Reichenbach, Schlick, Tarski ; le cercle anglais de l'« Analysis » se trouve représenté par Ryle, Ayer, Russel et le logicien Wittgenstein.
- positivisme, doctrine philosophique d'Auguste Comte et de ses disciples. Par extension, tendance des esprits hostiles à la métaphysique et désireux de ne fonder la connaissance que sur des faits. — Le positivisme, formulé par Auguste Comte, se présente comme une philosophie des sciences, une politique et une religion : la première est connue pour vouloir substituer à l'explication « théologique » par une causalité transcendante ou à l'explication « métaphysique » par un simple concept (le pavot fait dormir parce qu'il a une « vertu dormitive ») une explication positive « par la loi »; la politique positiviste vise à instaurer un ordre social adapté à l'« âge industriel », où le pouvoir spirituel se distingue du politique, où la classe spéculative (savants, artistes, philosophes) se trouve opposée à la classe active (commerçants, industriels, agriculteurs); enfin, la religion positiviste n'a pas pour objet un Dieu transcendant et inaccessible, mais elle est la religion de l'Humanité. C'est au Brésil que cette religion a eu un extraordinaire succès, parce que Benjamin Constant, ministre de la république du Brésil, essaya d'y organiser l'enseignement selon les principes de Comte. Le gouvernement brésilien devait déclarer, au début de la Première Guerre mondiale, que « si les principes du positivisme avaient été mieux connus en Europe, la guerre n'eût point éclaté ».
- PositivismeDe positif.- Doctrine d’Auguste Comte, d’après laquelle la science doit renoncer à chercher le pourquoi des choses et se contenter d’établir des lois décrivant des relations entre des faits observables. - Positivisme logique (ou néopositivisme) : doctrine rejetant comme « dépourvus de sens » les énoncés métaphysiques, c’est-à-dire les énoncés qui ne sont ni des énoncés de fait, ni des propositions valides a priori (tautologies). • Selon Auguste Comte, la philosophie positive considère comme « absolument inaccessible et vide de sens » la recherche des causes premières ou finales des phénomènes. • Le. néopositiviste Rudolf Carnap (1891-1970) répudie quant à lui toute la métaphysique, accusée de leurrer ses champions avec des « pseudopropositions » vides de sens. • La promotion de l'observation et de l'expérience scientifique par le positivisme a pu conduire au scientisme, doctrine qui prétend pouvoir tout expliquer par la science.
- POSITIVISME, n. m. (du mot positif dans son sens ancien et philosophique : «qui s’appuie sur les faits, qui est donné par l’expérience»).1° Philosophie d’Auguste Comte (1798-1857). Celui-ci distingue trois étapes dans la progression de l’esprit humain : l'état théologique (l’homme explique le monde par des «agents surnaturels» qui interviennent arbitrairement, par des dieux ou par un Dieu), l'état métaphysique (l’homme explique le monde par des entités, des idées, des notions abstraites : il interprète au lieu d’observer) et Vétat positif (renonçant à l’ontologie et à la métaphysique, l’esprit humain étudie uniquement les phénomènes objectifs et en tire des lois scientifiques). Cette dernière étape conduit en particulier à étudier les phénomènes humains, les sociétés, en s’appuyant uniquement sur les faits et sur leur examen par les méthodes de la science. Aussi le positivisme d’Auguste Comte est-il à l’origine de la sociologie moderne. 2° Toute attitude qui récuse les a priori métaphysiques et fonde la connaissance sur l’observation des «faits positifs», sur l’expérimentation, sur la science. Cette attitude prévaut en particulier dans les domaines qui, traditionnellement, échappent à la science. Le positivisme débouchera sur le scientisme, qui prétend tout expliquer par la science et conduire par elle seule l’humanité au bonheur.