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Ponctuation

Ensemble de signes (, ; . ? § ! : - " " []) qui permettent la respiration et l’articulation de la phrase. La ponctuation est soumise à un ensemble de règles (ex. 1). Certains textes, par un choix de leur auteur, ne comportent aucun signe de ponctuation (ex. 2).

Exemple
1. Dès que le jour parut, il fut debout, et il rôdait dans la rue bien avant l'heure où les porteurs de journaux vont, en courant, de kiosque en kiosque. (Guy de Maupassant, Bel-Ami.)
2. Le ciel est étoilé par les obus des Boches La forêt merveilleuse où je vis donne un bal La mitrailleuse joue un air à triples-croches (Guillaume Apollinaire, Calligrammes, «la Nuit d’avril 1915 ».)

Commentaire
La ponctuation apporte un rythme, une couleur à la phrase (ex. 1). Si l'emploi trop massif de signes de ponctuation bloque la lisibilité du texte, l’absence de ponctuation peut entraîner de fâcheux contresens. Cependant, lorsque cette suppression est voulue (ex. 2), elle confère poésie et fluidité au texte ; en outre, elle donne une large liberté au lecteur qui peut exprimer son émotion par ses choix de lecture. (Voir aussi la table d’orientation.)

PONCTUATION nom fém. - Système de signes qui permet de marquer dans un texte les divisions de celui-ci de manière à en préciser le sens et à en faciliter la lecture.
ÉTYM. : du latin punctum - « point ». Certains styles littéraires se caractérisent notamment par l’usage particulier que l’auteur fait des ressources de la ponctuation soit en en multipliant les signes, soit au contraire en s’en dispensant. Du côté de la multiplication des signes de ponctuation, il faut citer le cas de Céline qui, notamment dans ses dernières œuvres, recourt de manière systématique aux points de suspension. L’exemple le plus célèbre de texte non ponctué est celui du monologue de Molly Bloom qui conclut 1’ Ulysse (1922) de James Joyce. Pour rendre le flux des images et des pensées qui traversent l’esprit de son héroïne, Joyce, dans le cadre de la technique du monologue intérieur, supprime sur une trentaine de pages toute ponctuation, le rythme de sa phrase venant ainsi comme se modeler sur le rythme intérieur de son personnage. D’autres écrivains ont eu recours à ce même procédé. Ainsi Faulkner dans certains passages de son roman Le Bruit et la Fureur (1929). Le cas limite est sans doute celui de Paradis (1981) de Philippe Sollers, roman qui sur plusieurs centaines de pages ne comporte aucun signe de ponctuation ni aucun changement de paragraphe. Le texte se présente au lecteur comme une seule coulée ininterrompue de mots. Notons, cependant, que d’une manière ou d’une autre tout texte est ponctué quand bien même la ponctuation n’en est pas apparente. Ainsi dans le cas de Paradis, un système très élaboré de rimes et de sonorités impose en fait à la lecture un rythme unique.
À noter que certaines langues comme le latin ne connaissent pas la ponctuation.


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