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plagiat

plagiat
Copie ou pillage conscients d'une oeuvre par un auteur qui s'en attribue la paternité.
Commentaire Ce terme vient du latin plagiarius, « celui qui vole les esclaves d'autrui, ou qui achète ou qui vend comme esclave une personne libre » (Félix Gaffiot). Le plagiaire est donc foncièrement un auteur malhonnête qui ne précise pas ses sources, qui reproduit sans le dire des pans entiers de l'œuvre d'un autre ou en copie la trame. Le vol ou la contrefaçon littéraires restent dans certains cas difficiles à prouver, l'auteur plagiaire arguant d'une « imprégnation » littéraire inconsciente. On connaît des affaires de plagiats célèbres : les frères Bogdanov et Jean Guitton, avec Dieu et la science ; François-Georges Dreyfus, avec l'Histoire de Vichy, etc. On distingue cependant le plagiat de l'imitation : alors que le plagiat constitue une copie malhonnête ou un démarquage grossier de l'œuvre originale, l'imitation (fort en vogue aux XVIe et xviie siècles) est une transformation de l'œuvre que l'on prend pour modèle.
Citations Pourquoi voler des pages dans le livre d’autrui alors que le risque d’être pincé est considérable ? Car il y a toujours un type qui a l’œil et le nez pour découvrir l’emprunt. Parfois, c’est l’auteur plagié ; parfois l’un de ses parents, l’un de ses élèves, un ami, un admirateur, un lecteur futé. Il est presque impossible, surtout si le larcin est d’importance, d’échapper à cette police des livres qui s’exerce tout naturellement dans les hasards de la lecture et la logique de la mémoire. (Bernard Pivot, Lire, « les Carnets de Bernard Pivot », janvier 1992.) Mon bien est là où je le trouve, disait Molière. Parce qu’il n’y a pas de plagiat en art dramatique, il n’y a pas de plagiat parce qu’il n’y a pas de propriété. (Jean Giraudoux, l'Auteur au théâtre, in Littérature.}
Exemple Un bâtiment laid, sale et sombre. Dès le seuil, j’ai eu envie de me baisser, de me faire tout petit, d’éviter de toucher quoi que ce soit ; les vitres des fenêtres sont cassées et très sales... Les orages donnent lieu à de fréquentes coupures de courant, et l'on a parfois du mal à percevoir, dans ce noir, quelle justice on rend ici. (David Grossman, le Vent jaune, p. 93, 1988.) Un bâtiment laid, sale et sombre. Dès le seuil, Haïm eut envie de se baisser, de se faire petit. Les vitres étaient cassées. Les pluies d'hiver donnant lieu à de fréquentes coupures de courant, on avait parfois du mal à percevoir dans le noir quelle sorte de justice on rendait ici. (Jean-Claude Barreau, Oublier Jérusalem, p. 103, 1989.)
PLAGIAT, n. m. En littérature, action qui consiste à copier une œuvre (ou une partie d’un ouvrage) en la présentant comme sienne. C’est en fait une forme de vol, qu’il s’agisse d’un «emprunt» direct ou d’une traduction dont on feint d’être le créateur. Le plagiat se distingue de l’imitation (avouée comme telle, voir le mot Pastiche) et de la réminiscence (souvenir inconscient d’une phrase, d’un élément quelconque dont on croit sincèrement être l’auteur). L’écrivain qui plagie autrui est appelé plagiaire. Il peut être traduit en justice par l’auteur victime de ce plagiat.
PLAGIAT nom masc. - Imitation très proche ou simple reproduction d’une œuvre d’art ou d’un texte qu’on présente indûment comme une création originale. ETYM. : du latin plagiarius - « qui vole les esclaves d’autrui ». Vient du grec plagios = « fourbe ». En principe, le plagiat se distingue de l’imitation par son caractère malhonnête (le plagiaire est conscient de voler l’œuvre d’autrui) et par la non-reconnaissance du modèle que l’on a choisi (le plagiaire ne peut reconnaître la source de son œuvre sans se trahir du même coup). Grâce aux lois sur la propriété artistique, le plagiat est puni par la loi. Dans la réalité, il est souvent difficile de dire ce qui relève purement et simplement du plagiat. Personne n’utiliserait ce terme pour qualifier l’Ulysse de Joyce qui consiste pourtant dans la réécriture de L’Odyssée d’Homère dans le décor moderne de Dublin. À l’inverse, lorsque Régine Desforges transpose Autant en emporte le vent à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, sans avoir eu la prudence d’attendre que l’œuvre tombe dans le domaine public, elle est traînée devant les tribunaux par les ayants droit de Margaret Mitchell. Les plus grands auteurs n’ont pas hésité à prendre à ceux qui les avaient précédés phrases, thèmes, procédés ou idées. Certaines des plus grandes œuvres étaient à la base de purs et simples plagiats. Mais le propre de la grande littérature est de faire oublier les modèles dont elle est née. Comme l’écrit Rivarol : « En littérature, le vol ne se justifie que par l’assassinat. » Il existe un recensement de nombreux plagiaires dans Dictionnaire des plagiaires de Roland de Chaudenay, chez Perrin.


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