PITIÉ - PIÉTÉ (étymologie)
PITIÉ - PIÉTÉ : les deux mots pitié et piété sont des doublets issus du latin pietas (génitif : pietatis ; accusatif : pietatem) = « sentiment qui fait reconnaître et accomplir tous les devoirs envers les dieux, les parents, la patrie, etc. » Le terme latin couvre donc à la fois la notion de piété et la notion de pitié. La transformation populaire du cas régime latin pietate(m) a été la suivante : le i de la syllabe, bref dans le latin, s'est allongé sous l'influence de l'adjectif pius d'où vient le mot et dont le i s'est allongé (plus), puis, entre le i et le e s'est développé un yod, d'où piyetate qui s'est réduit à piytate passé à pitié. Pitié a engendré les mots pitoyable, apitoyer, apitoiement, impitoyable. Le doublet savant piété qui a entraîné le nom impiété existe depuis le XIIe siècle. Ces deux termes sont réservés au vocabulaire de la religion. L'adjectif latin pius d'où vient pietas a vu son i, de bref, devenir long (voir ci-dessus) et le féminin pia a, de ce fait, donné la forme de féminin pie. Cet adjectif n'est utilisé en français que dans l'expression une uvre pie (une uvre moralement excellente) mais il a donné, en sens contraire, impie, identique pour le masculin et le féminin. De plus, il a entraîné la création de l'adjectif pieux. Un adjectif bas latin pietosus, fait sur pietas, a donné en français piteux. Enfin le mot pitance (fait sur piété, pitié avec changement de suffixe) désignait au Moyen Age la « portion donnée à chaque moine pour son repas », les distributions de vivres étant à la charge des fondations pieuses.
Liens utiles
- PIÉTÉ
- François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes... Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde irréel grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de compréhension et de pitié. »
- POURQUOI AIMONS-NOUS LA FONTAINE ? Après avoir étudié l'oeuvre de La Fontaine, un critique contemporain conclut : « Il n'y a pas de note humaine qui ne s'y fasse entendre, l'ironie, l'émotion, la pitié, le courage, le goût du plaisir et de la retraite, l'acceptation de la vie et le besoin du rêve. On voudrait faire sentir pourquoi on l'aime ; mais on n'ose forcer la voix quand on parle du plus discret des poètes. » Vous direz si vous retrouvez dans ces quelques lignes l'impression que
- Un auteur contemporain affirme que le but suprême du romancier est de nous faire connaître et aimer l'âme humaine dans sa grandeur comme dans sa misère, dans ses victoires comme dans ses défaites. Et il conclut : « Admiration et pitié, telle est la devise du roman ». Qu'en pensez-vous ? Vous vous appuierez sur La Bête humaines de Zola, Noeud de vipère de Mauriac, Un roi sans divertissement de Giono.
- « Les héros des grands romanciers, même quand l'auteur ne prétend rien prouver ni rien démontrer, détiennent une vérité qui peut n'être pas la même pour chacun de nous, mais qu'il appartient à chacun de nous de découvrir et de s'appliquer. Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde idéal grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres pl