Phratries
Phratries («fraternités»). À Athènes et dans d'autres cités grecques, groupes de familles apparentées (ou du moins théoriquement apparentées), existant depuis les temps les plus anciens, qui apparaissent comme des divisions des tribus (phylai). A l'époque historique chaque phratrie consistait en une famille noble avec ses dépendants, qui tous partageaient le culte familial et affirmaient descendre d'un ancêtre commun, portant souvent un nom dérivé du sien. Les phratries furent une force politique majeure jusqu'à la fin du vie siècle av. J.-C., quand leur pouvoir dans ce domaine fut anéanti par les réformes de Clisthène. Après, les phratries semblent avoir couvert la totalité du corps civique, principalement comme des organisations religieuses et sociales; leur grande fête était les Apaturies, qui se tenait au mois de Pyanepsion (d'octobre à novembre). Le dernier jour, les bébés, les jeunes hommes adultes et les femmes récemment mariées étaient enrôlées, dans leurs catégories respectives, à l'intérieur de la phratrie.
phratrie, groupement de clan et division de la tribu chez les Grecs ioniens et doriens. Elle est formée par l’union de plusieurs génos. À Athènes, la division de la population, attribuée à Thésée, en quatre phylai, douze phratries et trois cent soixante génê est une vue arbitraire. On ne sait combien il y avait en réalité de phratries (on ne connaît que les noms de huit phratries) et, bien que plusieurs phratries entrent dans la composition d’une phylê, elles n’en sont pas une subdivision fixe. La phratrie apparaît comme une association de caractère religieux, mais elle a une grande importance pour le droit civil. En effet, la grande fête de la phratrie était les Apaturies ; au troisième jour de cette fête, appelé « Kouréotis », on présentait les enfants nés dans l’année ; les pères faisaient des sacrifices et prêtaient serment sur la légitimité de l’enfant. Lors de la puberté, l’enfant, accompagné de deux témoins, était présenté une nouvelle fois pour renouveler son titre de phratrie; il consacrait alors sa chevelure sur l’autel. C’est donc le registre de la phratrie qui donnait la preuve de la légitimité. L’épouse était aussi présentée à la phratrie, ainsi que les enfants adoptifs. Les divinités de la phratrie étaient Zeus Phratries, Athéna Phratria, Dionysos Mélanaigis ; en outre, chaque phratrie avait sa divinité propre et son sanctuaire. Elle était dirigée par le phratriarque et possédait des biens sacrés. On retrouve ailleurs qu’à Athènes l’institution de la phratrie; elle correspond aux hétairies de Crète, et les trois tribus Spartiates auraient été divisées en trois phratries chacune.