Databac

Phormion

Phormion. Comédîe romaine de Térence, tirée d’une pièce grecque du IIIe siècle av. J.-Ç., « le Prétendant» d’Apollodore de Caryste, un écrivain de la nouvelle comédie grecque. Elle fut représentée à Rome en 161 av. J-C. Alors que son père, Démiphon, est parti du pays, un jeune Athénien, Antiphon, est tombé amoureux d’une fille qu’il a rencontrée alors qu’elle pleurait sa mère qui venait de mourir. Elle doit préparer ses funérailles et elle se retrouve à présent seule au monde. Phormion, un parasite* plein de ressources, prenant prétexte de la loi qui oblige des jeunes filles orphelines à se marier avec un proche parent (selon les degrés de proximité permis), de connivence avec Antiphon, a prétendu que ce dernier est le parent le plus proche de la jeune fille. Il a obtenu un arrêt du tribunal selon lequel il doit l’épouser, et le mariage a eu lieu. Pendant ce temps le cousin d’Antiphon, Phaedria, est désespérément amoureux d’une esclave, une joueuse de luth, mais il n'a pas assez d’argent pour la racheter au souteneur qui en est le propriétaire. Son père Chrémès, frère de Démiphon, était parti à Lemnos. Les deux pères reviennent à ce moment précis. Démiphon est furieux du mariage de son fils et déterminé à y mettre fin. Phormion offre au père, moyennant finances, d’enlever la jeune mariée et de l’épouser lui-même. Il transmet l'argent reçu à Phaedria qui peut à présent acheter sa joueuse de luth. Pendant ce temps, une nourrice a révélé que la jeune fille épousée par Antiphon est en réalité la fille de Chrémès, un bigame qui avait gardé une seconde femme à Lemnos : fille, épouse et nourrice sont venues à Athènes pour le chercher, et c’est là que l’épouse est morte. Chrémès désire par-dessus tout que sa femme légitime à Athènes n’apprenne rien de cette liaison. Pour éviter les ennuis, les deux pères décident de reconnaître le mariage d’Antiphon, mais leur tentative pour récupérer l’argent versé à Phormion conduit à la dénonciation de Chrémès par sa femme. Elle se laisse amadouer, cependant, et tout se termine bien. La pièce porte bien son nom : Phormion la domine, et aucun autre personnage dans la comédie romaine n’atteint sa position prépondérante (on trouve pour la première fois dans cette comédie le proverbe « tenir un loup par les oreilles», l, 506).