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Phelipeaux [Phelypeaux]

Phelipeaux [Phelypeaux] ; famille originaire de Blois qui fournit à la monarchie des xviie et xviiie siècles de nombreux grands commis. De Louis P., conseiller au siège présidial de Blois vers 1560, sortirent deux branches distinctes. La branche aînée, issue de Raimond P. de La Vrillière (1560-1620), occupe pendant plus d'un siècle le poste de secrétaire d'État à la Religion prétendue réformée. Après Raimond, c'est son fils Louis (1598-1681), puis son petit-fils, le marquis de Châ-teauneuf (qui exerça la charge de 1676 à 1700), et enfin son arrière-petit-fils le marquis de La Vrillière (1672-1725). À la génération suivante on trouve le comte de Saint-Florentin qui est secrétaire d'État en 1723, chancelier de la reine en 1743 et ministre d'État en 1751. La seconde branche débute avec Paul P. de Pontchartrain (1569-1621). Entré très jeune dans les bureaux ministériels, Paul P. est nommé secrétaire d'État en avril 1610. Après la mort d'Henri IV, il a à remplir des missions difficiles : négociations avec les princes, assemblée des notables de Rouen, un traité avec la reine mère après son évasion de Blois, etc. Son fils, Louis P.? de Pontchartrain (1613-1685), a une carrière plus modeste : il est successivement conseiller au Parlement de Paris et président à la Chambre des comptes. La génération suivante marque une étape décisive dans l'ascension sociale. Louis II de Pontchartrain (1643-1727) commence comme conseiller au Parlement de Paris (1661), mais est vite distingué par Louis XIV. Premier président au parlement de Bretagne en 1667, il est un moment contrôleur général des Finances (1689) avant de succéder à Seignelay comme secrétaire d'État à la Maison du roi et à la Marine (1690). En 1699 il abandonne cette charge à son fils Jérôme pour devenir chancelier de France. Les Pontchartrain étendent considérablement les activités du secrétariat à la Mar ine et se font les porte-parole des milieux commerçants et financiers intéressés par les aspects économiques de la guerre de Succession d'Espagne. La réaction qui suit la mort de Louis XIV oblige Jérôme de Pontchar-train à se démettre de sa charge en faveur de son fils Jean-Frédéric, comte de Maurepas (1715). Né en 1701, Maurepas a une carrière très accidentée. Il commence à exercer réellement sa charge de secrétaire d'État à la Marine en 1723. Actif, intelligent, il fait entreprendre de grands travaux dans les ports, construire des vaisseaux, améliorer l'instruction des officiers. Mais il se brouille avec les favorites de Louis XV, avec Mme de Châteauneuf d'abord, avec la marquise de Pompadour surtout, qui le fait disgracier en 1749. Exilé d'abord à Bourges (pendant sept ans) puis à Pontchartrain, il fait de son lieu d'exil un véritable bureau d'esprit qui attire courtisans et célébrités mondaines. A la mort de Louis XV (1774), le jeune roi Louis XVI fait appel à lui et le traite comme un mentor. Avec le titre de ministre d'État, sans prendre de département ministériel, Maurepas a comme souci principal d'arbitrer entre les courants d'influence et d'éviter qu'une personnalité trop puissante ne menace son pouvoir. Après avoir rappelé les parlements et conseillé au roi de choisir Turgot pour le contrôle général des Finances (1774), il intrigue contre Turgot et contribue de façon décisive à sa disgrâce (1776). En octobre 1776 il fait appel à Necker, mais obtient sa démission en mai 1781. Maurepas meurt le 21 novembre 1781.