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Phèdre

Phèdre (Gaius Julius Phaedrus, v. 15 av. J.-C.-v. 50 apr. J.-C.). Esclave thrace, emmené à Rome, qui devint un affranchi dans la famille d’Auguste. Il fut l’auteur d’un recueil de fables en cinq livres, écrites (en latin) probablement entre 30 et 40 apr. J.-C. Il y a aussi un appendice composé d’une autre série de trente-deux fables, probablement écrites également, par Phèdre. La collection comprend les fables proprement dites, un certain nombre d’anecdotes (par exemple sur Ésope, Socrate et Ménandre), et une réponse de l’auteur à ses détracteurs. Les fables, inspirées d’Ésope, rapportent également des histoires animalières provenant d’autres sources que l’on a fini par attribuer à Ésope. Elles étaient écrites en vers, en sénaires iambiques et leur propos est double : conseiller et divertir. Elles sont généralement sérieuses ou satiriques, traitent des injustices de là vie, des maux de la société et de la politique, mais parfois elles sont légères et amusantes. En général, elles expriment une résignation patiente. Phèdre fait observer, dans le prologue du troisième livre, que la fable fut inventée de manière à ce qu’un esclave puisse dire indirectement ce qu’il n’osait dire ouvertement. Leurs allusions politiques, intentionnelles ou imaginaires, blessèrent Séjan, et Phèdre eut à souffrir dé quelque punition inconnue. Beaucoup de ces histoires nous sont bien connues : elles ont été transmises (souvent grâce au recueil grec de Babrius), à travers le Moyen Age, jusqu’à nos jours. Elles comprennent « Le loup et l’agneau», «Le renard et les raisins » et « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf». Un livre est dédié à Eutychus, le célèbre conducteur de char des Verts sous le règne de Caligula. Les fables sont inférieures à celles de La Fontaine sur le plan de la tension dramatique et de la poésie, mais lé style est clair et simple Phèdre est à l’origine de l’expression «au mal ajouter l’affront», injuriae qui addideris contumeliam (V, 3, 5).

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