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Phallus /Pénis

Phallus Terme soulignant la fonction symbolique du pénis et qui vaut comme symbole de la libido pour les deux sexes. Le phallus est un emblème mythologique et le choix de ce terme indique qu’il convient de le distinguer du pénis réel. C’est à Lacan qu’on doit d’avoir donné à cette notion une place centrale. La dialectique œdipienne est centrée autour du passage du phallus imaginaire, supposé à la mère, au phallus symbolique, qui est un signifiant. Il est le signifiant destiné à désigner dans leur ensemble les effets de signifié avec, à partir de l’intervention de la fonction paternelle, l’instauration du sens comme sexuel. Dans un temps ultérieur de son enseignement, Lacan fera du phallus une fonction avec laquelle il tentera de rendre compte de la question de la sexuation.

ENVIE DU PÉNIS

Concept freudien développé pour décrire la sexualité féminine, l’envie du pénis résulte, chez l’enfant de sexe féminin, de la découverte de la différence des sexes. Se sentant privée de cet organe qu’elle n’a pas, la petite fille désire l’obtenir. Cette envie du pénis prendra deux formes majeures au moment du complexe d’Œdipe : celle du désir du pénis et celle du désir d’avoir un enfant. A l’âge adulte, elle se traduira par le désir de jouir du pénis dans le coït.

phallus, dans l’Antiquité, représentation figurée de la verge en érection, en tant qu’image religieuse. Ce terme, souvent pris comme synonyme de pénis, en diffère pourtant fondamentalement. Le pénis désigne un objet réel, tandis que le phallus est un objet imaginaire, symbolique, représentant la force, la puissance virile, la fécondité et, parfois, le, dieu lui-même, comme dans le culte de Dionysos, où les phallus étaient portés solennellement au cours de certaines fêtes. Le phallus, en tant que symbole de la virilité, joue un rôle important dans certaines conduites humaines, liées à son acceptation ou à son refus. Des sujets mâles peuvent se révéler incapables d’en assumer la pleine possession, tandis que bon nombre de femmes acceptent difficilement, sinon jamais, de ne pas en avoir. Ce sont celles qui, dans la vie quotidienne, prennent goût à rivaliser avec les hommes.


Le terme de « phallus » dénote la théorie sexuelle infantile de la première phase génitale. En effet, selon cette conception, il n’y a qu’un sexe, qu’un organe : le « phallus ». On l’a ou on ne l’a « plus ». C’est dire que l’opposition n’est pas masculin/féminin, mais phallique / châtré, eu égard à « l’unisexe ». Le garçon conçoit tous les êtres sur le modèle cher à son narcissisme : il ne peut d’abord imaginer que sa mère, surestimée, ne possède pas l’organe qui est le sien et est source de rares plaisirs (masturbation) ; pour la petite fille, il estime que ça poussera, ou alors, il nie sa perception (et c’est là une racine du futur fétichisme). La petite fille, quant à elle, méconnaît le vagin ; le clitoris est chargé de libido « phallique », elle rivalise avec le garçon.

1. L’admission de la différence des sexes (que récusera toujours, peu ou prou, le futur « pervers » sexuel) conduit le garçon à l’angoisse de la castration (puisque c’est « déjà arrivé » : chez la fille). La fille entre, elle, dans la phase de la « revendication phallique » qui laisse souvent des séquelles si importantes au niveau du caractère. Un des problèmes les plus difficiles de l’évolution de l’enfant est bien qu’il arrive à admettre qu’il n’« est » pas soit complet, soit mutilé, mais qu’il a ou n’a pas de pénis, selon la différence qui prend son sens dans une organisation familiale, dépassant d’ailleurs le seul service sexuel exclusif de la mère. A cette différence, l’enfant doit référer, pour paraphraser Lacan, ce que le « manque » de la mère « cause » de désir chez le père, et ce que l’organe masculin « signifie » pour le désir de la mère. Qu’il puisse y soutenir son identification, selon le destin anatomique de son sexe biologique, en surmontant le complexe de castration, suppose évidemment des modèles parentaux cohérents. La fille renoncera alors au pénis, dans l’identification à la mère, et dans l’attente de l’enfant qu’elle obtiendra d’un substitut paternel, plus tard, après avoir renoncé aux fixations œdipiennes. Devenue mère, il faudra qu’elle dissocie l’enfant de la revendication phallique qu’il apaise ou réveille. Le garçon renoncera à sa mère, et « tolérera » la conformation féminine en s’appuyant sur l’image paternelle (avec l’écueil du risque à prendre ici un rôle féminin) : plus tard, il devra différencier sa femme, devenue mère, d’un personnage phallique, « complet ».

2. Autour de la phase phallique, et de ses avatars, la psychanalyse montre que se « récapitulent », en fait, toutes les expériences antérieures visant à la plénitude narcissique, expériences assorties à la série des « pertes » et des « séparations » inévitables... La problématique phallique, règle, à ce point, tous les comptes de la « relation d’objet ». L’érogénéité phallique est, par ailleurs, le support d’une « amphimixie » (Ferenczij qui en fait l’organe central (centralisateur) de toutes les décharges libidinales après instauration de sa primauté. Ces différents aspects expliquent que le phallus entre ici dans une chaîne symbolique inconsciente dont les termes sont « le sein », « les fèces », « le cadeau », « l’enfant », « le petit »...


PHALLUS Terme employé pour désigner la fonction symbolique de l’organe sexuel mâle (par opposition au terme de pénis qui désigne l’organe dans sa réalité physique). Le phallus est, selon la formule de Lacan, un « signifiant de désir ». Le phallus occupe dans la formulation lacanienne du complexe d’Œdipe une place importante, comme quatrième terme : le père, la mère, l’enfant et le phallus. Au départ, l’enfant, représentant ce qui manque à la mère, s’identifie au phallus de la mère. Le père intervient alors comme porteur du phallus, ce qui a pour effet de dissocier l’enfant du phallus et de le séparer de la mère.


PHALLUS (n m.) 1. — (Ant.) Représentation fig. de l’organe mâle. 2. — (Psy-chan.) Élément symbolique qui a pour caractéristique d’être un objet détachable, transformable ; souv. opposé à pénis (par ex., dans la distinction entre le désir de jouir du pénis réel de l’homme dans le coït, et l’envie d’avoir le phallus comme symbole de virilité) ; pour Lacan, le phallus est le « signifiant du désir ». 3. — Phallique (phase —) : (psychan.) phase de maturation psychique caractérisée, pour les deux sexes, par l’alternative « avoir le phallus ou être châtré », et commandant la résolution du complexe d’Œdipe.