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Peul

Langue soudanaise parlée depuis le Sénégal jusqu’au Cameroun et au Tchad par des pasteurs nomades ou semi-nomades de race blanche plus ou moins métissée, ainsi que par de nombreux Noirs sédentaires (exemple : les Toucouleurs). Peul est aussi le nom d’une vaste population de l’Afrique de l’Ouest comptant 4 500 000 personnes et vivant au Sénégal, au Mali, en Haute-Volta et au Tchad. Les Peuls ont une longue histoire politique et militaire (ils créèrent un empire dont la politique complexe fournit une occasion d’intervention coloniale aux grandes puissances européennes).

Syn. : Fulani, Fulbé. Dupire, M. : Peuls nomades, 1962. (Angl. : Fulani.)

Peuple de l'Afrique occidentale. Présents dans de nombreuses régions du sud du Sahel, les Peuls furent islamisés essentiellement au XVIIe s., époque à laquelle des Peuls du Macina créèrent le royaume du Fouta-Djalon. Au XVIIIe s., d'autres royaumes peuls se formèrent, en particulier le Fouta-Toro au Sénégal. Au XIXe s., ils menèrent des guerres saintes, qui devaient bouleverser l'Afrique occidentale. Ousmane dan Fodio (* 1754, † 1818), né dans une famille peule originaire du Fouta-Toro mais installée dans les pays haoussas (Nigeria), après avoir acquis une grande réputation de prédicateur et de mystique, se proclama commandeur des croyants en 1804. Rassemblant des guerriers venus de tous les pays peuls, il fit, de 1804 à 1809, la conquête des États haoussas et fonda l'Empire peul de Sokoto (du nom de sa capitale). Cet État théocratique, régi par la loi coranique, s'étendait sur presque tout le territoire compris entre le Niger à l'O. et le lac Tchad à l'E. Chaque province de l'Empire, gouvernée par un émir, jouissait d'une grande indépendance. Les révoltes furent nombreuses, et le royaume de Sokoto passa sous le protectorat britannique en 1885. Au Macina, un autre royaume peul théocratique fut fondé en 1818 par Cheikou Amadou, qui vainquit les Bambaras de Ségou et s'empara de Tombouctou (1826) ; mais cet État fut détruit par le Toucouleur El-Hadj Omar en 1862. Dès 1895, les Peuls du Macina et du Fouta-Djalon étaient soumis par la France.

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