Péroraison (nom fém.)
Dernière partie d'un discours. Elle présente, sous forme de conclusion, l’essentiel de l’argumentation et cherche à émouvoir le lecteur ou l’auditeur.
Exemple
Vous avez perdu ces heureux moments où vous jouissiez des tendresses d’une mère qui n’eut jamais son égale ; vous avez perdu cette source inépuisable de sages conseils ; vous avez perdu ces consolations qui, par un charme secret, faisaient oublier les maux dont la vie humaine n’est jamais exempte. Mais il vous reste ce qu’il y a de plus précieux: l’espérance de la rejoindre dans le jour de l’éternité, et, en attendant, sur la terre, le souvenir de ses instructions, l’image de ses vertus et les exemples de sa vie. (Bossuet, Oraisons funèbres, «Oraison funèbre d’Anne de Gonzague de Clèves, princesse palatine».)
Commentaire
Par sa tournure récapitulative, la péroraison projette une vision mathématique du monde : les idées y sont exposées selon un ordre qui ne laisse rien au hasard et qui interdit toute interprétation fantaisiste. Cependant, cette rigueur de la forme est tempérée par le lyrisme du ton qui ouvre pompeusement une brèche à l’émotion.
PÉRORAISON, n.f. En rhétorique, conclusion d’un sermon ou d’un discours. La péroraison résume l’essentiel du discours et s’efforce d’en appeler à la conscience de l’auditeur. Elle est symétrique de l’Exorde (début, solennel lui aussi, du discours).
N.B. Tel quel, le mot péroraison est neutre : il n’a pas par lui-même les connotations péjoratives du verbe «pérorer» (discourir sans fin, prétentieusement).
PÉRORAISON nom fém. - Partie finale d’un discours dans laquelle, selon les règles de la rhétorique, on résume l’essentiel de ce qui a été dit.
ÉTYM. : du latin peroratio se rattachant à perorare = « conclure un discours ».
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