Databac

Périèques

Périèques («ceux qui habitent autour», c.-à-d. autour de Sparte). En Laconie (région au sud-est du Péloponnèse); hommes libres qui habitaient de petites villes et des villages non assujettis à Sparte (1 et 2). Ils étaient néanmoins sous le contrôle des Spartiates, servaient dans leur armée et payaient des. impôts sur la même base que les citoyens de Sparte, sans toutefois avoir aucun droit dans leur État. Ils prenaient en charge l’artisanat et le commerce, dont les Spartiates étaient exclus. Il est impossible de dire quelle proportion de la population était dorienne ou prédorienne.

périèque (perioikos, « ceux qui habitent autour »). On désigne plus particulièrement par ce nom les habitants libres de la Laconie et des régions voisines (Cynurie, Messénie, île de Cythère) soumis aux Spartiates. Leur origine et leur intégration successive dans le domaine lacédémonien posent des problèmes non résolus. Il est certain qu’ils constituaient une partie de l’ancienne population laconienne avant l’arrivée des Doriens, mais étaient-ce les descendants des Achéens ou de plus anciens occupants ? Sans doute y avait-il un mélange, et c’est plutôt la difficulté pour les Spartiates de soumettre les uns ou les autres qui fut cause de la distinction entre les hilotes et les périèques. Les gens d’Amyclées (ville d’origine pré-hellénique), soumis plus tardivement, devinrent des périèques et conservèrent leurs droits et leurs libertés, excepté les droits politiques ; les habitants de la Cynurie, conquise sur Argos, étaient des Ioniens dorianisés qui furent périèques sous la domination Spartiate. Lorsque, vers 700 av. J.-C., les Spartiates conquirent Gythéion, une partie des habitants fut chassée pour laisser la place à des Spartiates, mais le reste fut réduit à l’état de périèques. Ils possédaient une centaine de kômê, et formaient une classe bourgeoise d’artisans, de marchands et de petits cultivateurs, les Spartiates leur ayant abandonné une grande partie des terres. Les périèques sont les représentants et les artisans de l’éclat de la civilisation industrielle de la Sparte archaïque. Si les droits politiques leurs étaient refusés, ils étaient libres d’eux-mêmes et de leurs biens, pouvaient participer aux jeux Olympiques, servaient dans l'armée comme hoplites, accédaient à des grades subalternes et recevaient même des commandements importants dans la marine : on vit ainsi des périèques commander une flotte alliée pendant la guerre du Péloponnèse. Ils possédaient leur propre administration municipale, mais ils étaient surveillés par les harmostes lacédémoniens et contraints de payer une redevance, variant sans doute selon les villes et les personnes. Il leur était interdit d'épouser une Spartiate. Ils possédaient des esclaves, mais non des hilotes. Ils ne semblent pas avoir été mécontents de leur sort, car on n’enregistre guère de révoltes. Certaines villes périèques se libérèrent après la bataille de Leuctres. Ce n'est qu’à l’époque romaine qu’Auguste les sépara de Sparte et unit les villes périèques sous le nom d’Éleuthéro-Laconiens. D’autres États doriens connaissaient des institutions en partie identiques. En Argolide, ils s’appelaient périèques ou ornéates (d'Ornées, en Argolide). En Thessalie, les Perrhèbes, Magnètes, Maliens, Ænianes, Dolopes, Œtéens, Achéens de Phthiotide, soumis aux Doriens thessaliens, avaient la condition de périèques, mais avec plus de libertés encore envers leurs maîtres. Les hypekooi (« sujets »), en Crète, étaient aussi des périèques; certains auteurs anciens leurs donnent ce nom.




PÉRIÈQUES. Nom donné à Sparte aux habitants qui occupaient les régions frontalières de l'État (le mot signifie « ceux qui habitent autour »). Libres, ils s'adonnaient à l'artisanat et au commerce, activités interdites aux citoyens, à l'agriculture aussi, mais sur les moins bonnes terres. Ils n'avaient aucun droit politique (ils n'étaient pas citoyens) et devaient servir comme hoplites dans l'armée. Ils se montrèrent généralement loyaux sujets de Sparte.