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Pergame

Pergame. 1. Nom de la citadelle de Troie. 2. Cité de Mysie dans la vallée du Caïcos au nord-ouest de l’Asie Mineure, à l’origine une forteresse sur une colline, fondée par les Grecs à l’époque mythique, selon les traditions locales. Au IIIe siècle av. J,-C., elle devint la capitale des Attalides, le quatrième et dernier des royaumes dynastiques créés après la mort d’Alexandre le Grand et qui se soient partagé son empire. Sous les Attalides, Pergame devint une belle cité florissante, avec une école de sculpture réputée et une bibliothèque que seule celle d’Alexandrie surpassa. Sur son importance comme centre littéraire et comme précurseur dans l’utilisation à grande échelle du parchemin pour les livres, voir, livres et écriture 3: Elle fut un centre culturel important pendant la Seconde Sophistique.

Pergame, ville de Mysie, en Asie Mineure, près du Cacos. Suivant la tradition antique elle aurait été fondée par un fils de Pyrrhos et d’Andromaque ou par des Grecs venus d’Épidaure. Elle resta une bourgade obscure jusqu’à ce que Lysimaque, considérant la force de sa position, en eût fait son « trésor ». Elle s’élevait, en effet, au haut d’une puissante colline escarpée, qui devint l’acropole lorsque la cité prit de l’extension. Le gouverneur de la citadelle, Philé-taire, installé par Lysimaque, se rendit indépendant en 280 av. J.-C. et fonda la dynastie des Attalides, qui régna sur Pergame jusqu’en 133 av. J.-C. C’est à ces rois que la cité dut tout son lustre. Sous Eumènês II (197-159), Pergame parvint au sommet de sa puissance, l’autorité des Attalides s’exerçant jusqu’au Taurus. Élaia servait de port et d’arsenal à la cité, devenue un puissant centre industriel, d’où l'on exportait des parfums, des poteries, des parchemins... Eumènês II fonda une bibliothèque, la plus importante après celle d’Alexandrie, embellit et agrandit la ville. Sous son règne fleurit l’école de sculpture dite de Pergame ; à la suite de la victoire remportée en 239 av. J.-C. par Attalos, son père, sur les Galates (Gaulois), qui s’étaient aventurés en Grèce et en Asie Mineure, Eumènês appela à Pergame des sculpteurs, Antigonos Isigonos, Phyromakhos et Stratonikos (qui fut aussi un excellent graveur), pour construire un autel monumental commémoratif. La frise monumentale de 2, 30 m de haut et se développant sur 144 m représente une « gigantomachie », combat de Zeus et d’Athéna contre les Géants, motif banal mais traité avec une grande originalité. Devant la puissance de ces corps convulsés, les expressions terrifiées et contractées des visages des combattants, la violence des mouvements et le souffle épique qui anime ces personnages d’une vie surhumaine, on se sent loin de la sérénité des dieux dont le XIXe siècle a voulu faire le type de l’art grec. Toujours à la gloire du vainqueur des Galates, l’école de Pergame est à l’origine de ces « gladiateurs » mourants qui ne sont autres que des Gaulois. Pergame exerça une influence profonde sur la sculpture postérieure; sans doute est-ce son style qui a influencé les auteurs de la frise du temple de Priène, et la cité, que les Romains reçurent en héritage en 133 av. J.-C., marqua de sa personnalité certains courants de la sculpture qui vont éclore en Italie aux siècles suivants. Pergame fut la patrie du rhéteur Apollodore et des médecins Galien et Oribase.

 

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