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PÈRE

PÈRE. n.m. ♦ 1° Sens biologique. Homme qui a engendré un ou plusieurs enfants ; c'est le «père naturel». ♦ 2° La portée de la fonction paternelle chez les êtres humains dépasse l’acte biologique, puisque l’homme n’est pas simplement un corps, mais aussi une âme : le père biologique a, avec la mère, une fonction essentielle dans la formation de la personnalité des enfants (il peut être remplacé, en cas de disparition). On dit aujourd’hui que le monde moderne a «tué le père» parce que l’idéologie, surtout depuis 1968, s'attaque systématiquement au rôle du père — ce qui provoque chez les enfants des catastrophes psychologiques (désespoir, suicide, drogue, délinquance, etc.). ♦ 3° La double fonction, biologique et spirituelle, du père conduit à employer ce terme pour indiquer l'auteur d'une œuvre matérielle ou spirituelle (Hérodote est le père de l'histoire) ou pour désigner une autorité spirituelle ou religieuse (le Père abbé ; le Saint-Père : le pape ; le Père Lacordaire, etc.) ♦ 4° Pour un chrétien, toutes ces fonctions, avec leurs devoirs, leurs charges, et l'autorité qui les caractérise obligatoirement, ont leur origine au-dessus de la condition humaine, en Dieu lui-même. Un père reçoit donc délégation de Dieu pour exercer sa charge, et il a ainsi le devoir strict de se conformer le mieux possible à l'Etre divin qui est l'origine de sa paternité ; il doit progresser sans cesse vers cette perfection. Cela fait qu'il doit aimer ses enfants en leur donnant le meilleur de lui-même, et d'abord surtout son temps (qui est le déroulement même de sa vie), en se dévouant sans mesure pour eux, au besoin jusqu'au don de sa vie («Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime», SAINT JEAN, 15, 13). ♦ 5° La révélation chrétienne reçue de Dieu lui-même va encore plus loin, et elle enseigne que Dieu n'est ni un principe abstrait, ni un être solitaire, mais qu'il vit d'une vie trinitaire, étant, dans sa parfaite unité, Père, Fils et Saint-Esprit.

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