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PÉLOPS

PÉLOPS. Fils du roi lydien Tantale et de la déesse Dioné, ou bien d’une Pléiade. On racontait que, dans sa jeunesse, son père Tantale avait reçu la visite des Olympiens auxquels il avait offert un dîner. Il décida de mettre à l’éprouve la clairvoyance de ses hôtes en leur servant son fils Pélops coupé en morceaux et préparé en ragoût. Les invités divins reconnurent tous la viande qu’on leur servait, sauf Déméter qui mangea une partie de l’épaule. Les dieux rendirent la vie à l’enfant, et Déméter lui offrit une épaule en ivoire; et depuis ce temps d’ailleurs, les descendants de Pélops portèrent une tache de naissance blanche sur l’épaule. Le poète Pindare, toutefois, conteste cette légende et affirme que les dieux n’eurent jamais l’intention de dîner avec Tantale; selon lui, Poséidon tomba amoureux de Pélops et l’enleva sur l’Olympe. Lorsque le règne de Tantale toucha à sa fin, les dieux renvoyèrent Pélops en Lydie, lui offrirent deux merveilleux chevaux ailés et lui apprirent à les diriger. Mais Pélops fut chassé de son royaume par Ilos, le roi de Troie, et se rendit en Grèce avec quelques fidèles. Là, il prit part au concours pour la main d’Hippodamie, une princesse de Pise. Son père Œnomaos exigeait de chaque prétendant qu’il prît la jeune fille sur son char; lui-même donnait la chasse aux concurrents et leur plantait sa lance entre les deux épaules. Ou bien il était lui-même amoureux d’Hippodamie, ou bien, selon une version différente, un oracle lui aurait prédit qu’il mourrait de la main de son gendre. Revêtu d’une armure que lui avait offerte Arès, il fixait le but de la course à Corinthe à quelque cent quarante kilomètres de distance. De plus, ses chevaux étaient immortels et lui avaient été offerts par Arès. Pélops gagna la main d’Hippodamie en achetant Myrtilos, le cocher d’Œnomaos, à qui il offrit une nuit avec Hippodamie et la moitié du royaume s’il remplaçait les chevilles des roues du char de son maître par des chevilles en cire (selon certains, ce fut Hippodamie, qui, amoureuse de Pélops, s’assura le concours de Myrtilos). Pélops prit une bonne avance pendant que le père de celle qu’il aimait: sacrifiait à son protecteur Arès. Puis, dès qu’Œnomaos monta sur son char, les roues cédèrent et il s’écrasa sur le sol. Pélops resté en arrière n’attendait que cela; il revint et planta sa lance dans le dos d’Œnomaos. Celui-ci comprit avant de mourir que Myrtilos avait causé sa perte et le maudit, lui prédisant qu’il serait lui aussi tué par Pélops. En effet, Pélops, qui était à présent roi de Pise et était jaloux de Myrtilos, l’invita à faire une promenade sur son char magique ; puis, en longeant la mer, Pélops le poussa dans l’eau. Avant de mourir, Myrtilos maudit Pélops et ses descendants, comme il avait été maudit lui-même. Après avoir traîtreusement assassiné Myrtilos, Pélops fut envahi de remords. Il éleva dans le stade d’Olympie une statue en l’honneur de sa victime; le monument fut appelé Taraxippos («qui effraye les chevaux»), car on pensait que l’ombre de Myrtilos le hantait, ce qui faisait se cabrer les chevaux à sa vue. Il essaya aussi d’apaiser Hermès, le père du jeune homme, en instituant le cuite du dieu dans tout le royaume. Pélops devint un roi très puissant et ajouta à ses possessions l’Elide, l’Arcadie et d’autres terres, si bien que l’ensemble de la Grèce méridionale fut appelé l’île de Pélops, le Péloponnèse. Il conquit l’Arcadie par traîtrise car, après avoir prétendu être l’ami de son roi, Stymphalos, il l’assassina, ce qui amena sur le pays une famine que seules les prières d’Eaque purent faire cesser. Pélops eut, dit-on, de nombreux enfants; parmi eux figuraient les fils qui donnèrent leurs noms aux villes d’Epidaure, de Sicyon et de Trézène. L’on reconnaît aussi Pithée, Alcathoos (le roi de Mégare), Létréos et Sciron (qui passe aussi pour le fils de Poséidon). Les plus célèbres furent cependant Atrée et Thyeste, qui furent frappés par la malédiction de Myrtilos. Pélops eut aussi un enfant naturel, Chrysippos, d’une nymphe. Il était d’une rare beauté et devint le favori de son père, si bien qu’Hippodamie et ses fils en furent jaloux. De plus, Laïos de Thèbes, qui s’était réfugié à la cour de Pélops, enleva le garçon durant un certain temps. Mais Chri-sippos fut tué dans une embuscade que lui tendirent Atrée et Thyeste à l’instigation de leur mère. Lorsque Pélops découvrit le crime, Hippodamie s’enfuit à Midée, en Argolide, où ses fils régnaient à présent. Pélops donna ses filles Astydamie, Nicippé et Lysidicé en mariage aux fils de Persée qui régnaient sur Argos : elles épousèrent respectivement Alcée, Sthénélos, et Mestor.

Les traditions ne rapportent rien de la mort de Pélops. Un culte lui était rendu dans un temple d’Olympie fondé, selon une tradition par son descendant Héraclès. Malgré le meurtre de Myrtilos, Pélops laissa le souvenir d’un roi hospitalier et pieux, et des sacrifices lui étaient offerts dans son temple. Certains Grecs pensaient qu’il fonda les jeux Olympiques, bien que l’honneur en revint aussi à Héraclès.

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