Databac

Zola : Germinal - Sixième partie, chapitre IV

Publié le 15/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Zola : Germinal - Sixième partie, chapitre IV Ce document contient 1254 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Zola : Germinal - Sixième partie, chapitre IV Durant la grève des mineurs, Étienne vient d'assister impuissant, au meurtre d'un soldat par Jeanlin, le jeune fils deses logeurs. Jeanlin se ramassa, se traîna sur les mains, avec le renflement félin de sa maigre échine ; et ses larges oreilles,ses yeux verts, ses mâchoires saillantes, frémissaient et flambaient, dans la secousse de son mauvais coup. — Nom de Dieu! pourquoi as-tu fait ça? —Je ne sais pas, j'en avais envie. Il se buta à cette réponse.

Depuis trois jours, il en avait envie.

Ca le tourmentait, la tête lui en faisait mal, là,derrière les oreilles, tellement il y pensait.

Est-ce qu'on avait à se gêner, avec ces cochons de soldats quiembêtaient les charbonniers chez eux? Des discours violents dans la forêt, des cris de dévastation et de morthurlés au travers des fosses, cinq ou six mots lui étaient restés, qu'il répétait en gamin jouant à la révolution.Et il n'en savait pas davantage, personne ne l'avait poussé, ça lui était venu tout seul, comme lui venait l'enviede voler des oignons dans un champ. Étienne, épouvanté de cette végétation sourde du crime au fond de ce crâne d'enfant, le chassa encore, d'un coupde pied, ainsi qu'une bête inconsciente.

Il tremblait que le poste du Voreux n'eût entendu le cri étouffé de lasentinelle, il jetait un regard vers la fosse, chaque fois que la lune se découvrait.

Mais rien n'avait bougé, et il sepencha, il tâta les mains peu à peu glacées, il écouta le coeur, arrêté sous la capote.

On ne voyait, du couteau,que le manche d'os, où la devise galante, ce mot simple : «Amour», était gravée en lettres noires. Ses yeux allèrent de la gorge au visage.

Brusquement, il reconnut le petit soldat: c'était Jules, la recrue, avecqui il avait causé, un matin.

Et une grande pitié le saisit, en face de cette douce figure blonde, criblée detaches de rousseur.

Les yeux bleus, largement ouverts, regardaient le ciel, de ce regard fixe dont il lui avait vuchercher à l'horizon le pays natal.

Où se trouvait-il, ce Plogoff, qui lui apparaissait dans un éblouissement dusoleil ? Là-bas, là-bas.

La mer hurlait au loin, par cette nuit d'ouragan.

Ce vent qui passait si haut, avait peut-être soufflé sur la lande.

Deux femmes étaient debout, la mère, la soeur, tenant leurs coiffes emportées,regardant, elles aussi, comme si elles avaient pu voir ce que faisait à cette heure le petit, au-delà des lieuesqui les séparaient.

Elles l'attendraient toujours, maintenant.

Quelle abominable chose, de se tuer entre pauvresdiables, pour les riches ! (COMMENTAIRE) Enjeu du texte: l'instinct de mort Situé juste après le récit du meurtre, ce passage en montre à la fois l'absurdité (motivé par une « envie» obsessionnelle, l'acte ne peut qu'aggraver la tension entre la troupe et les mineurs en grève) et le caractèremonstrueux: il a été commis par un enfant sur un autre enfant. Déshumanisation du meurtrier Dans la première partie du texte, Étienne cherche à comprendre l'acte de Jeanlin.

Son dialogue avec l'enfant montreque celui-ci a commis son acte de façon instinctive, mû par une violence profondément ancrée en lui. Jeanlin comparé à un animal.

L'épouvante ressentie par Étienne face au meurtre est produite par le fait que l'acte était gratuit: Jeanlin a tué simplement parce que, comme un animal, il y a été poussé par un instinct.

La position del'enfant « à quatre pattes devant le cadavre», la métaphore du félin employée pour le décrire, et que renforce l'allitération en f (« renflement félin» ; « frémissaient et flambaient») suggèrent en effet que le personnage n'est pas vraiment humain.

L'attitude d'Étienne envers le meurtrier, par son ambiguïté, souligne son hésitation à traiterJeanlin comme un être humain : il cherche d'abord à communiquer avec Jeanlin, puis il le traite comme une « bête inconsciente». Le crime comme maladie.

Reste à comprendre pourquoi Jeanlin est semblable à une bête.

L'expression qu'utilise le narrateur pour qualifier l'instinct de l'enfant: « la végétation sourde du crime», suggère que son acte est dû à une sorte de fatalité biologique plutôt qu'à sa volonté.

Cette impression est confirmée par le discours de Jeanlin lui-même (exprimé au style direct aussi bien qu'au style indirect libre), dans lequel les expressions d'ignorance etd'impuissance abondent («Je ne sais pas» ; « il n'en savait pas davantage»).

Enfin, le terme « envie» revient trois fois dans le texte pour désigner la pulsion dans son caractère incontrôlable et pathologique.

Jeanlin a tué parce qu'ilporte en lui une violence héréditaire. Deux enfants Le crime de Jeanlin est d'autant plus effrayant que son auteur l'a commis quasiment par jeu, en mimant le combatde ses aînés pour plus de justice.

La compassion d'Étienne pour le soldat mort lui permet de dépasser son point de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles