zola
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Sujet :
Emile ZOLA (1840-1902), Thérèse Raquin, chapitre XI (1867)
Le crépuscule venait.
De grandes ombres tombaient des arbres, et les eaux étaient noires sur les bords.
Au
milieu de la rivière, il y avait de larges traînées d'argent pâle.
La barque fut bientôt en pleine Seine.
Là, tous les
bruits des quais s'adoucissaient ; les chants, les cris arrivaient, vagues et mélancoliques, avec des langueurs
tristes.
On ne sentait plus l'odeur de friture et de poussière.
Des fraîcheurs traînaient.
Il faisait froid.
Laurent cessa de ramer et laissa descendre le canot au fil du courant.
En face, se dressait le grand massif rougeâtre des îles.
Les deux rives, d'un brun sombre taché de gris, étaient
comme deux larges bandes qui allaient se rejoindre à l'horizon.
L'eau et le ciel semblaient coupés dans la
même étoffe blanchâtre.
Rien n'est plus douloureusement calme qu'un crépuscule d'automne.
Les rayons
pâlissent dans l'air frissonnant, les arbres vieillis jettent leurs feuilles.
La campagne, brûlée par les rayons
ardents de l'été, sent la mort venir avec les premiers vents froids.
Et il y a, dans les cieux, des souffles plaintifs
de désespérance.
La nuit descend de haut, apportant des linceuls dans son ombre.
Les promeneurs se taisaient.
Assis au fond de la barque qui coulait avec l'eau, ils regardaient les dernières
lueurs quitter les hautes branches.
Ils approchaient des îles.
Les grandes masses rougeâtres devenaient
sombres ; tout le paysage se simplifiait dans le crépuscule ; la Seine, le ciel, les îles, les côteaux n'étaient plus
que des tâches brunes et grises qui s'effaçaient au milieu d'un brouillard laiteux.
D'après cet extrait on doit compléter le commentaire par le plan suivant:.
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