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Vous commenterez, en vous appuyant sur des exemples précis, cette opinion de Fénelon : « La poésie est plus sérieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ».

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Vous commenterez, en vous appuyant sur des exemples précis, cette opinion de Fénelon : « La poésie est plus sérieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ».. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
De tout temps, la poésie et les poètes ont rencontré méfiance ou incompréhension. Platon voulait les bannir de la cité, Vigny nous montre dans Chatterton le sort impitoyable qui leur est réservé par une société matérialiste, et Baudelaire dans l'Albatros, leur incapacité à se faire comprendre des autres hommes. Fénelon, lui, s'opposant à l'opinion du commun des mortels, se fait le défenseur de la poésie : « Elle est plus sérieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit, » affirme-t-il. Cette formule simple nous invite à nous pencher sur deux questions souvent soulevées à propos de la poésie (comme de l'art en général). Est-elle une activité digne d'intérêt ? Est-elle purement gratuite ou trouve-t-elle sa justification dans une utilité immédiate au service d'une cause ou d'une intention quelconque ? Nous répondrons d'abord au grief de futilité formulé par ceux qui ont tendance à considérer l'activité poétique comme absurdité ou pure virtuosité verbale (pourquoi écrire en vers puisque la prose existe ? ou dans une forme si peu claire qu'elle est difficile à comprendre ?) ou comme un luxe d'oisifs, d'esthètes, de doux rêveurs, cigales ou pierrots, évoluant en dehors de la vie. Pour les artistes et les amateurs de poésie convaincus de son sérieux, le problème se pose à un tout autre niveau, celui de son utilité. Nous verrons que dans ce débat, des réponses diverses peuvent être apportées.

« Introduction De tout temps, la poésie et les poètes ont rencontré méfiance ou incompréhension.

Platon voulait les bannir de lacité, Vigny nous montre dans Chatterton le sort impitoyable qui leur est réservé par une société matérialiste, etBaudelaire dans l'Albatros, leur incapacité à se faire comprendre des autres hommes.

Fénelon, lui, s'opposant àl'opinion du commun des mortels, se fait le défenseur de la poésie : « Elle est plus sérieuse et plus utile que levulgaire ne le croit, » affirme-t-il.

Cette formule simple nous invite à nous pencher sur deux questions souventsoulevées à propos de la poésie (comme de l'art en général).

Est-elle une activité digne d'intérêt ? Est-ellepurement gratuite ou trouve-t-elle sa justification dans une utilité immédiate au service d'une cause ou d'uneintention quelconque ? Nous répondrons d'abord au grief de futilité formulé par ceux qui ont tendance à considérerl'activité poétique comme absurdité ou pure virtuosité verbale (pourquoi écrire en vers puisque la prose existe ? oudans une forme si peu claire qu'elle est difficile à comprendre ?) ou comme un luxe d'oisifs, d'esthètes, de douxrêveurs, cigales ou pierrots, évoluant en dehors de la vie.

Pour les artistes et les amateurs de poésie convaincus deson sérieux, le problème se pose à un tout autre niveau, celui de son utilité.

Nous verrons que dans ce débat, desréponses diverses peuvent être apportées. I.

La poésie, activité sérieuse Des stéréotypes péjoratifs présentent le poète soit comme un rêveur, un fou qui plane dans les nuées, soit commeun rimailleur qui jongle avec les mots comme avec des cubes.

Les variations mineures des Précieux, les exercicesparfois laborieux des poètes de cour, les vers de mirliton des Vadius et Trissotin ridiculisés par Molière peuventencourir le deuxième reproche mais peut-on vraiment parler de poésie à leur sujet ? Une double tradition reconnaîtau contraire à la création poétique une valeur éminente, qu'elle soit le fruit d'une inspiration hors du commun ou lerésultat d'un labeur acharné. 1.

La poésie, « don des dieux »Cette conception se retrouve à toutes les époques.

Les Muses ou la Muse en sont la figure allégorique, mêmelorsque l'origine divine du don n'est pas retenue.• Dans l'antiquité grecque, le poète inspiré est celui que vient visiter la présence divine, il a « l'enthousiasme »,c'est-à-dire le Dieu en lui qui parle par sa voix.

Cf.

Platon : « Ce n'est pas par un effet de l'art, mais bien parcequ'un Dieu est en eux et qu'il les possède que tous les poètes épiques, les bons s'entend, composent tous cesbeaux poèmes, et pareillement pour les auteurs de chants lyriques...

Le poète est chose légère, chose ailée, chosesainte, et il n'est pas encore capable de créer jusqu'à ce qu'il soit devenu l'homme qu'habite un Dieu.

»Cette conception élitiste se retrouvera plus tard, le poète étant considéré comme un être d'exception voué ausacerdoce poétique même si les dieux n'interviennent pas directement.• La Pléiade appelle « fureur sacrée » l'enthousiasme des Anciens.

L'inspiration est pour Du Bellay une « honnêteflamme au peuple peu commune », elle n'est accordée aux « hommes d'ici-bas » selon Ronsard que« Quand ils ont de l'humain les âmes séparéesEt qu'à telle fureur elles sont préparéesPar oraison, par jeûne et pénitence aussi.

»• Les romantiques.

L'inspiration, pour eux, n'est pas d'origine divine mais trouve sa source dans la sensibilitéparticulièrement aiguë du poète, réceptif à toutes les émotions, et qui communique par l'effusion lyrique toutes lesvibrations de son coeur et de son âme ; cf.

Musset : « Ah ! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie ! » ; « Lecœur seul est poète ».On peut se demander toutefois si le poète a quelque responsabilité dans l'entreprise puisqu'une telle conception faitde lui un porte-parole, élu certes, mais simple truchement.

En fait si l'inspiration trouve forme, c'est que le poète estaussi un artisan du vers, un assembleur de mots. 2.

La poésie, fille du travailPour les Grecs, le poète, « poiètès », c'est celui qui fait, qui fabrique, et l'étymologie sera reprise par Diderot, Th.Gautier (« faiseur »), et Valéry (« fabricateur »).

Son activité est un labeur minutieux et patient, souventdouloureux, qui montre à quel point il mérite le qualificatif de sérieux.

Du Bellay lui-même, qui invoque la fureursacrée, ne minimise pas le rôle du travail : « Qui veut voler par les mains et bouches des hommes doit longuementdemeurer en sa chambre; et qui désire vivre en la mémoire de la postérité doit, comme mort en soi-même, suer ettrembler maintes fois, et autant que nos poètes courtisans boivent, mangent et dorment à leur aise, endurer defaim, de soif et de longues vigiles.

» Baudelaire rappelle dans ses Conseils aux jeunes littérateurs que « l'inspirationest décidément la soeur du travail journalier » et Valéry affirme : « Il faut beaucoup de patience, d'obstination etd'industrie dans notre art si nous voulons produire un ouvrage qui ne paraisse enfin qu'une série de coups rienqu'heureux, heureusement enchaînés ».L'existence même des poètes qui ont consacré leur vie à leur art (Baudelaire, Verlaine par exemple) au prix souventde grandes souffrances, en est encore une preuve. II.

La poésie directement utile Reposant sur une utilisation particulière du langage, c'est un moyen de communication privilégié grâce à la chargesémantique et affective des termes employés, mais surtout grâce à la texture de la parole poétique.. »

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