Voltaire et l'esclavage
Publié le 28/11/2021
Extrait du document
«
1.
Dans toute la première phrase Voltaire utilise un lexique péjoratif pour décrire l’esclave.
Candide rencontre l’esclave dans un état lamentable.
En effet, il est « étendu par terre »
situation d’humiliation qui montre qu’il est bas dans la société et qu’il est sûrement dans un
très mauvais état pour être allongé au sol.
La description est réduite et ne sont retenus que
les détails marquants et négatifs qui montrent la cruauté de la traite des esclaves : « la moitié
de son habit » « manquait » « la jambe gauche et la main droite ».
Voltaire utilise la négation « n’ayant que » pour indiquer la quasi nudité et le dénuement de
l’esclave.
Voltaire cherche à susciter la pitié en utilisant « ce pauvre homme ».
Pitié qu’a ressentie
Candide en voyant cet homme.
L’expression « pauvre homme » possède un sens à la fois
matériel et affectif.
2.
« Eh ! Mon dieu ! » montre un Candide très spontané et sensible à la souffrance des autres.
Il
est également très surpris, voire choqué.
Voltaire utilise une tournure exclamative pour
intensifier l’émotion.
Il appelle l’esclave par le nom affectif « ami » ce qui montre que
Candide lui parle d’égal à égal et ne se soucie pas des différences de niveau social.
Candide
décrit l’état de l’esclave « horrible » ce qui renforce l’effet produit par la description de
l’esclave dans les premières phrases de ce paragraphe.
L’esclave répond à Candide en lui parlant d’un « fameux négociant ».
L’adjectif « fameux »
peut être un sens ironique : le négociant est certes connu, mais plus pour sa cruauté ou son
âpreté en affaires que pour ses vertus.
« M.
Vanderdendur » le nom du maître de l’esclave est
un jeu de mot : « Vander » est la transcription sous une forme hollandaise de l’homonyme «
vendeur » ; l’autre partie du nom « -dendur » nous révèle la méchanceté du personnage : « il
a la dent dure ».
L’esclave répond à Candide par l’euphémisme « c’est l’usage ».
Il banalise la façon dont sont
traités les esclaves.
L’esclave énumère les exemples de conditions de vie des esclaves à Surinam : leurs pauvres et
rares vêtements, les risques liées à leurs conditions de travail et la terrible sanction réservée
aux esclaves qui tentent de s’enfuir.
Ces procédés sont descriptifs et l’esclave ne porte pas de jugement dans ses explications.
Voltaire utilise le discours de l’esclave pour critiquer et dénoncer ces pratiques inhumaines.
Même l’esclave mutilé à deux reprises et qui a tenté de s’enfuir banalise de façon choquante
ces usages.
Les maîtres ne donnent aux esclaves pour se vêtir que deux caleçons de toile par
an.
Cela signifie que tous les esclaves ont l’humiliation de ne porter en permanence que des
sous-vêtements.
Ils sont quasi dénudés.
Voltaire dénonce ainsi le manque de dignité
humaine.
D’autre part, lorsque les esclaves ont un accident, on leur coupe le membre blessé.
Les maîtres n’essayent pas de les soigner, ils les traitent encore plus mal qu’un objet qu’on
essaierait de réparer.
La punition que décrit l’esclave face à une tentative de fuite montre
l’emprisonnement des esclaves et leur total manque de liberté.
Voltaire termine ce passage
par le constat que ces souffrances sont le coût humain de la consommation du sucre en
Europe, donc de la qualité de vie des occidentaux méprisants ou ignorants de ces faits..
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