VITESLAV NEZVAL

« VITESLA V NEZV AL 1900- 1957 V ITESLAV NEZVAL est né dans un village de Moravie, à Birskupovic, aux environs de Brno.

Ses parents étaient instituteurs de villages.

Toute son enfance s'est passée dans de petites bourgades moraves.

Nezval est d'origine et de formation un campagnard.

Ce n'est qu'à l'âge de I 2 ans qu'il connaît l'atmosphère d'une ville, d'une petite ville, Trebic (Moravie), où il commence ses études secondajres, esquisse ses premières amours et écrit des poèmes.

A la fin de la guerre, en 1917, il fait son service militaire.

Ce n'est qu'en 1920 qu'il arrive à Prague qui le séduit aussitôt.

Il prend contact avec les milieux littéraires d'avant-garde.

Dès lors il sait quel est le sens de sa destinée.

Il est, sera et demeurera un poète.

Il n'a jamais admis les préjugés et les partis pris des adultes et a refusé les images toutes faites et les symboles qu'on voulait lui imposer.

Il possédait le don, rare et précieux, qu'on appelle improprement, la naïveté, celle qu'on reprochait aussi bien à Paolo Ucello qu'à Henri Rousseau le douanier.

Ce n'était pas, en effet, un poète qui ignorait son génie.

Il avait lu très attentivement les œuvres des poètes tchèques, russes et allemands, plus tard les poètes espagnols et anglais, mais surtout les poètes français, notamment Mallarmé et Rimbaud dont il fut le traducteur.

C'est sans doute Guillaume Apollinaire qui exerça sur Nezvalla plus grande influence.

Cependant, pour définir la véritable personnalité de Nezval, il importe de ne pas simplifier en e~agérant la portée des influences et d'éviter de le juger sur sa légende qui fut créée en se rapportant à son aspect physique et à son comportement habituel.

En effet, Nezval semblait toujours « de bonne humeur », heureux de vivre, souriant et acceptant toutes les occasions de rire à gorge déployée.

On le considérait à juste titre comme un rêveur éveillé.

Il était vraiment distrait; mais il était aussi attentif et d'une extrême sensibilité, car il accordait une grande importance à ce que les humains oublient la plupart du temps de regarder et d'écouter.

Tout ce qui l'entourait lui paraissait de prime abord merveilleux, depuis les nuages qu'il aimait passionnément jusqu'aux bourgeons des arbres.

Il manifestait pour les femmes et les hommes qu'il rencontrait un enthousiasme qui paraissait parfois excessif, parce que Nezval était un tendre sans pourtant être sentimental.

Il était clairvoyant et lucide, mais avait délibérément choisi de rêver, et cette volonté lui avait permis, grâce à une étonnante mémoire, d'accumuler des trésors d'images, d'échos, de mots, de lueurs, de nuances.

Quand il écrivait, il puisait dans cette réserve.

Et ainsi on découvrait dans ses poèmes qu'il se récitait à mi-voix, puisqu'il lisait à ses amis, cette richesse et cette variété que peu de poètes de son temps ont réussi à retrouver, car aucun n'a montré dans le choix et dans la création des images autant d'audace.

C'était un inventeur.

C'était aussi un virtuose.

Bien qu'en ce qui concerne la forme de ses poèmes on constate que l'évolution en fut relativement lente, il convient de ne pas oublier que Nezval avait été en Tchécoslovaquie un des. »