VILLON
Publié le 18/05/2020
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VILLON
1431 - vers 1463 ?
S'IL est un visage, dont la permanence est assurée dans l'histoire s;entimentale du monde et de
la poésie catholique, c'est bien celui de François de Montcorbier dit des Loges.
Son bruit devint
définitif au moment où il adopta le surnom de Villon.
Guillaume de Villon, en quelque sorte
son
tuteur, le très honorable chapelain de Saint-Benoit-le-Bientourné, qui, lui-même, était origi
naire de Villon, petite localité aux environs de Tonnerre, le lui donna comme un témoignage
d'affection.
C'est dans le rayonnement de cette affection lettrée et remarquable, curieusement
indulgente,
que l'enfant -il avait à peine dix ans - entra dans la pédagogie de Maître Guillaume.
Dans l'hôtel de la Porte-Rouge, dans le cloître Saint-Benoît, Villon apprit les premiers rudi
ments de la grammaire latine et commenta avec son maître le Donat, le Doctrinal d'Alexandre
de Villedieu et l' Art de Mémoire dont il tirera vengeance dans le lai.
Ceci se passait entre 1438
et 1440.
François de Montcorbier, du nom de son père, natif de Montcorbier en Bourgogne, naquit
à Paris dans le courant de l'année 1431.
Après avoir subi les premières épreuves qui devaient le
conduire vers de plus prestigieuses études, le jeune François de Montcorbier, dès l'âge de douze
ans, fut inscrit
à la Faculté des Arts pour y suivre les cours de l'Université.
Son nom est écrit
sur les registres de la Nation de France comme boursier.
C'est probablement à cette époque qu'il
prit le nom de Villon que nous lui laisserons dans le cours de ce roman d'aventure universitaire
ou I'alma mater s'acoquine sans vergogne avec la pègre, la police et le menu fretin de quelques
grandes dames
et seigneurs épris de Belles Lettres.
Tout d'abord, Villon se montra bon élève, un bon élève turbulent, de ceux que l'on désigne
aujourd'hui sous le nom assez précis de chahuteurs.
Il n'était pas tellement différent d'un jeune
étudiant du xixe ou du xxe siècle.
Décrocher les enseignes commerciales et faire tourner en bour
rique l'honorable mais insupportable demoiselle de Bruyère, mettre sur les dents la police et le
Châtelet,
maintenir une gaîté durable sur la Montagne Sainte-Geneviève, ce jeu s'associait har
monieusement avec le détail des études scolaires.
En 1449, Villon était bachelier et en 1452 il
obtenait la licence et la maîtrise ès arts.
C'est en cette année que la situation devint très tendue
entre la jeunesse du pays latin et la police de M.
le Prévôt de Paris, Robert d'Estouteville, dont
Villon fréquentait la maison.
Il est bon de dire que la femme de ce dernier, la charmante et
honorable Ambroise de Loré, recevait volontiers Villon dans ses réunions poétiques.
Voici donc François Villon pourvu de parchemins et lancé dans la vie tumultueuse de ce
pays latin,
dont l'image est facile à reconstituer car il n'était pas tellement différent de celui que
certains de nos contemporains ont pu connaître au temps de leur propre jeunesse.
Autrefois,
comme
en notre époque, la jeunesse était encline à se mêler à toutes les effervescences du vieux
quartier des Ecoles et aux curieux personnages que l'alma mater abritait sous le couvert d'ins-
1 YQf1 r 'ff IU.
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