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Victor HUGO : Saison des semailles. Le soir

Publié le 15/05/2020

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« CONDITIONS DE PUBLICATION MOUVEMENT DU TEXTE Ce poème est extrait du recueil Chanson des Rues et des Bois paru à Paris en octobre 1865, mais reprenant de nombreux textes composés vers 1859. En préface de ce recueil, Victor Hugo évoque ce moment de la vie où l'on est mis « en présence de deux âges dans le mémé homme, de l'âge qui commence et de l'âge qui achève » L'ouvrage, reflet de cet état d'esprit, mêlera donc les texte joyeux ou nostalgiques évoquant des souvenirs d'adolescence.

avec des méditations plus graves surla vie et la condition humaine. Dans cette même préface, Victor Hugo avertit : « La réalité est, dans ce livre, modifiée par tout ce qui dans l'homme va au-delà du réel.

» Un avertissement qui, on le verra, prend tout son sens avec le poème que nous allons étudier. POUR MIEUX COMPRENDRE Le mot auguste, employé au dernier vers du poème, est un adjectif signifiant « sacré, vénérable, admirable, digne de respect ».

Il vient de l'adjectif latin « augustus », qui servait à désigner ce qui était relatif à l'empereur. Ce texte, qui frappe par un ton de solennité paisible et grave, produit tout son effet au dernier vers, avec ce « geste auguste du semeur » tellement fameux qu'il est pratiquement passé en proverbe.

On a le sentiment de parvenir, à l'issue des cinq strophes, à une véritable transfiguration, au cours de laquelle ce geste, somme toutecommun, prend sous le regard du poète une dimension cosmique. De fait, si l'on s'attache à la progression du texte, on constate que le poème raconte, ou plutôt suggère, uneévolution graduelle du regard et de l'attitude de l'auteur.

Face au travail du semeur, Hugo réagit d'abord en simpletémoin, avant d'apercevoir dans le spectacle qui s'offre à lui une signification presque allégorique. L'histoire, si l'on peut dire, est simple.

Le poète admire la lumière du crépuscule (première strophe).

Puis sonattention se porte, à la seconde strophe, sur un semeur dont l'âge et les pauvres vêtements provoquent une vaguecompassion : « Je contemple, ému, les haillons », lisons-nous au vers 6.

Mais la nuit qui tombe efface ces particularités pour ne plus laisser voir qu'un semeur au travail, une « silhouette noire » (vers 9). Du coup, dans la troisième strophe, le poète reporte son attention de l'homme vers le geste, ce geste efficace etdéterminé qui fait « sentir » la foi en l'avenir, cette «fuite utile des jours » évoquée au vers 12.

Ce geste, le poète nous le décrit en trois vers, plus qu'il n'en a consacré au personnage.

La nuit est maintenant tout à fait tombée :l'ombre s'est étendue (vers 18) et les étoiles se sont allumées (vers 19).

Sur ce fond de ciel étoilé, le geste del'homme prend, sous les yeux du poète qui « médite », une valeur symbolique : il semble que le semeur jette à poignées les étoiles. L'attitude du poète, d'abord passive au vers 2 («J'admire»), se fait plus attentive au vers 4 (« Je contemple ») et finalement active au vers 16 (« je médite »).

Lors de cette évolution, l'auteur tourne progressivement son regard de ce qui l'environne vers son monde intérieur, passant de l'admiration à 1; méditation.

Il va cesser graduellement devoir le semeur « réel ) pour imaginer ou visualiser le semeur symbolique.

En fait, ci poème nous montre à l'oeuvre lepouvoir transfigurateur di Victor Hugo, capable de distinguer dans la moindre chose de; prolongements invisibles.Cette transfiguration se réalise grâce à une double évolution évolution de la description du semeur et évolution dudécor.Au long du texte, l'image du semeur se fait de plus en plu; majestueuse.

Nous avons d'abord la descriptionrelativement réaliste d'un « vieillard » habillé de « haillons » (vers 6-7); puis ce semeur devient une « hautesilhouette » (vers 9), avant d( s'effacer derrière son seul geste (vers 13-14-15), dont la description culmine enmajesté à la fin du poème.Dans le même temps, le décor évolue et gagne en ampleur Ce sont d'abord des « terres » (vers 5), puis au vers 10de « pro.

fonds labours », au vers 13 une « plaine immense » et pour fini; l'infini du ciel nocturne.

Ainsi,l'élargissement du décor, puis.

uniment achevé dans la dernière strophe avec les verbes « déployant » et « élargir »,accompagne la transfiguration du semeur pour fournir un final grandiose.Au sujet des deux derniers vers, on pourra évoquer le poème « Booz endormi » dont le dernier vers compare lui aussile ciel étoilé à un champ de moisson, décrivant la lune comme : «Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.» On pourra aussi rapprocher ce poème, par son mouvement et son symbolisme, d'un autre texte célèbre de Hugo, «LeMendiant », dans lequel le vêtement déchiré d'un pauvre homme devient sous les yeux du poète une image du ciel(on trouvera un extrait de ce texte en fin de commentaire).Il reste à s'interroger sur la valeur symbolique qu'accorde Victor Hugo au geste qu'il contemple.

Sur ce point, rien ne. »

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