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Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874

Publié le 29/06/2020

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« TEXTE (Le 28 juin 1793, trois hommes se réunissent secrètement dans l'arrière-salle d'un café, à Paris.) Le premier de ces trois hommes était pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid. Il avait dans la joue un tic nerveux qui devait le gêner pour sourire. Il était poudré, ganté, brossé, boutonné ; son habit bleu clair ne faisait pas un pli. Il avait une culotte de nankin (1), des bas blancs, une haute cravate, un jabot plissé, des souliers à boucles d'argent. Les deux autres hommes étaient, l'un, une espèce de géant, l'autre, une espèce de nain. Le grand, débraillé dans un vaste habit de drap écarlate, le col nu dans une cravate dénouée tombant plus bas que le jabot, la veste ouverte avec des bou-. tons arrachés, était botté de bottes à revers et avait les cheveux tout hérissés, quoiqu'on y vît un reste de coiffure et d'apprêt ; il y avait de la crinière dans sa perruque. Il avait la petite vérole sur la face, une ride de colère entre les sourcils, le pli de la bonté au coin de la bouche, les lèvres épaisses, les dents grandes, un poing de portefaix (2), l'œil éclatant. Le petit était un homme jeune qui, assis, semblait difforme ; il avait la tête renversée en arrière, les yeux injectés de sang, des plaques livides sur le visage, un mouchoir noué sur ses cheveux gras et plats, pas de front, une bouche énorme et terrible. Il avait un pantalon à pied, des pantoufles, un gilet qui semblait avoir été de satin blanc, et pardessus ce gilet une rouppe (3) dans les plis de laquelle une ligne dure et droite laissait deviner un poignard. Le premier de ces hommes s'appelait Robespierre, le second Danton, le troisième Marat. Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874 (1) nankin : toile -de coton de couleur claire. (2) portefaix : porteur de charges lourdes. (3) rouppe : blouse en drap grossier. Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez montrer notamment comment Hugo, par tout un art de la progression et des contrastes, parvient à donner à une description apparemment réaliste une dimension mythique.? De cette page dont il est — comme toujours — essentiel de lire plusieurs fois le texte pour découvrir à la fois le sens (que dit le texte ?) et le style (comment est-ce dit?), il ressort d'abord une structure très nette : - un long paragraphe ; - un second paragraphe constitué d'une phrase assez brève, nette, contenant trois noms propres de personnages historiques des plus célèbres, qui marquèrent tous fortement le cours de la Révolution de 1789 et périrent tous trois de mort violente. ? Alerté sur ce fait par le libellé accompagnateur, on est également frappé par une construction toute de contrastes entre les trois portraits qui constituent l'essentiel du passage. ? Il faut faire très attention à la date de parution du roman Quatre-vingt-treize. Né en 1802, V. Hugo a donc 72 ans quand il publie cette œuvre. Il est nécessaire alors de se rappeler qu'il s'agit d'un recueil écrit dans la vieillesse de l'auteur et peu après les événements sanglants de 1870-71 (guerre franco-prussienne ; Commune). ...»

« ÉPREUVE 15 Créteil-Paris-Versailles Juin 1989 TEXTE (Le 28 juin 1793, trois hommes se réunissent secrètement dans l'arrière-salle d'un café, à Paris.) Le premier de ces trois hommes était pâle, jeune, grave, avec les lèvres minces et le regard froid.

Il avait dans la joue un tic nerveux qui devait le gêner pour sourire.

Il était poudré, ganté, brossé, boutonné ; son habit bleu clair ne faisait pas un pli.

Il avait une culotte de nankin (1), des bas blancs, une haute cravate, un jabot plissé, des souliers à boucles d'argent.

Les deux autres hommes étaient, l'un, une espèce de géant, l'autre, une espèce de nain.

Le grand, débraillé dans un vaste habit de drap écarlate, le col nu dans une cravate dénouée tombant plus bas que le jabot, la veste ouverte avec des bou- .

tons arrachés, était botté de bottes à revers et avait les che­ veux tout hérissés, quoiqu'on � vît un reste de coiffure et d'apprêt ; il � avait de la crinière dans sa perruque.

Il avait la petite vérole sur la face, une ride de colère entre les sour­ cils, le pli de la bonté au coin de la bouche, les lèvres épaisses, les dents grandes, un poing de portefaix (2), l ' œil éclatant.

Le petit était un homme jeune qui, assis, semblait difforme ; il avait la tête renversée en arrière, les �'TY injec­ tés de sang, des plaques livides sur le visage, un mouchoir noué sur ses cheveux gras et plats, pas de front, une bouche énorme et terrible.

Il avait un pantalon à pied, des pantou­ fles, un gilet qui semblait avoir été de satin blanc, et par­ dessus ce gilet une rouppe (3 ) dans les plis de laquelle une ligne dure et droite laissait deviner un poignard.

Le premier de ces hommes s'appelait Robespierre, le second Danton, le troisième Marat.

Victor Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874 (1) nankin : toile de coton de couleur claire. (2) portefaix : porteur de charges lourdes. (3) rouppe : blouse en drap grossier. Vous ferez de ce texte un commentaire composé.

Vous pourrez montrer notamment comment Hugo, par tout un art de la progression et des contrastes, parvient à donner à une description apparemment réaliste une dimension mythique.. »

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