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VENI VIDI ViXI - Hugo

Publié le 23/02/2022

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« Séance 6 : une âme meurtrie Explication de texte n°3 : Victor Hugo, «VENI, VIDI,VIXI» Les Contemplations , IV,13 (1856) Victor Hugo, chef de file du mouvement romantique français, est l’un des auteurs les plus prolifiques du XIXème siècle.

Durant son exil à Guernesey, il publie en 1856 Les Contemplations, un recueil de poésie qu’il présente comme « le livre d’un mort », « Les Mémoires d’une âme » . Ce recueil est en effet organisé selon une logique biographique, partagé en deux grandes parties « Autrefois » et « Aujourd’hui », la césure se situant au livre IV, « Pauca Meae » qui évoque la mort accidentelle de Léopoldine, la fille aînée de Victor Hugo.

Le poème « Veni, vidi, vixi » est issu du livre IV « pauca Meae » consacré à Léopoldine et à la douleur du deuil. Mais ce poème n’est-il qu’un hommage à Léopoldine ? Si « Veni, vidi, vixi » est un hommage de Victor Hugo à sa fille (I), il est aussi un poème autobiographique (II) destiné à décrire le travail poétique et à présenter le portrait du poète (III). I – Un hommage à sa fille Léopoldine (du 1er au 3ème quatrain) A – La mort inscrite au centre du poème Le titre du poème « Veni, vidi, vixi » constitue un jeu de mots sur la célèbre formule prononcée par Jules César après sa victoire sur Pharnace II : « Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu » .

Victor Hugo change l’expression épique et militaire « vici » (j’ai vaincu) par «vixi» (j’ai vécu).

Cette paronomase (rapprochement de mots dont les sonorités sont proches) met en valeur le basculement d’un univers épique (j’ai vaincu) à un univers mélancolique (j’ai vécu).

Le verbe vivre au passé composé (« j’ai vécu ») est un euphémisme pour désigner la fin de la vie.

Il inscrit la mort dans le titre du poème.

Victor Hugo reprend cet euphémisme au premier vers (« J’ai bien assez vécu ») et en fait le moteur des trois premiers quatrains qui sont construits sur l’anaphore de la conjonction de subordination : « puisque ».

L’image de Léopoldine apparaît dans les premiers quatrains à travers un champ lexical de la jeunesse («bras», «enfants», «réjoui», «fleurs», «printemps», «joie», «splendide», «jour» , « parfums », « roses » ) qui va jusqu’à une célébration presque mystique comme le montre le champ lexical de la religion («printemps » (v.5), «Dieu» (v.5), «splendide » (v.6), «amour» (v.6) ).

B – une tonalité élégiaque Mais l’absence de sa fille est une source de souffrance pour le poète.

Les marques de la négation suggèrent le manque : « sans trouver» (v.2), « à peine » (v.3), « ne plus » (v.4), « sans joie » (v.6).

L’interjection «Hélas !» au vers 8 donne au poème une tonalité élégiaque : ce poème est avant tout une plainte du poète face à la douleur de l’absence de Léopoldine.

Le champ lexical de la mort est omniprésent : «vaincu» (v.9), «ombre» (v.11), «reposes» (v.11), «mort» (v.12), «j’ai bien assez vécu» (v.12).

Les termes à la rime « vaincu » et « vécu » aux vers 9 et 12 soulignent ironiquement que Victor Hugo n’a pas su vaincre la mort.

Contrairement à Jules César qui utilisait le verbe vaincre à la forme active : « j’ai vaincu », Victor Hugo l’emploie à la forme passive (« puisque l’espoir serein dans mon âme est vaincu »), soulignant ainsi son échec.

Aux vers 11 et 12, Victor Hugo s’adresse brièvement à sa fille à la deuxième personne du singulier : « O ma fille ! j’aspire à l’ombre où tu reposes ».

Cette adresse directe ainsi que l’apostrophe «Ô ma fille !» font penser à une épitaphe (inscription gravée sur une tombe) voire même à une oraison funèbre (discours prononcé à l’occasion des funérailles).

L’anaphore de « Puisque » (aux vers 1, 3, 4, 5, 7, 9, 10 et 11) et la répétition de « j’ai bien assez vécu » aux vers 1 et 12 crée un effet de circularité.

La douleur du poète semble sans cesse relancée, comme s’il revivait la mise en bière puis l’enterrement de sa fille.. »

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