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urée.

Publié le 08/12/2021

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urée. n.f., CO (NH2)2, corps solide blanc cristallisable que l'on peut considérer soit comme
un diamide de l'acide carbonique CO3H2, qui n'existe pas sous forme stable à l'état isolé, soit
comme un amide de l'acide carbamique NH2 -- CO2 H, ou acide carbonique mono-amidé,
n'existant pas non plus sous forme stable à l'état isolé. C'est cette seconde interprétation de
la structure moléculaire de l'urée qui conduit certains auteurs à la désigner sous le nom de
carbamide.
L'urée est le produit résiduaire principal de la dégradation des aliments protidiques par les
organismes des animaux supérieurs et par l'homme. Elle est essentiellement éliminée par
l'urine et par la sueur, au rythme de 20 à 30 grammes par jour pour un homme adulte. Tout
dysfonctionnement de ce processus d'élimination faisant monter, même légèrement, la
concentration de l'urée dans le sang, déclenche une intoxication grave, rapidement mortelle si
elle n'est pas enrayée ou compensée par dialyse. L'ingestion directe d'urée déclenche ce
même processus d'intoxication chez l'homme et chez les animaux, sauf chez les ruminants :
les micro-organismes proliférant dans leur panse sont en effet capables de métaboliser des
quantités limitées d'urée qu'ils transforment en protéines dépourvues de toxicité, assimilées
par l'animal au cours du processus digestif proprement dit suivant la rumination. Il est ainsi
possible d'adjoindre un peu d'urée aux aliments artificiels destinés aux bovidés. L'urée
introduite dans le sol n'est pas absorbée par les plantes, qu'elle n'intoxique donc pas. En
revanche, elle est rapidement métabolisée par deux variétés de micro-organismes, la
première qui l'hydrolyse en carbonate diamonique selon la réaction :
CO (NH2)2 + 2H2O ® CO3 (NH4)2,
la seconde qui oxyde les ions ammonium en ions nitriques assimilables. L'urée, très riche en
azote (46,66 % en masse), se comporte donc indirectement comme un remarquable engrais
azoté.

La production industrielle d'urée.
La totalité de l'urée synthétisée dans le monde est obtenue par combinaison d'ammoniac
et de gaz carbonique, tous deux produits dans les unités d'ammoniac fondées sur le
vaporeformage ou l'oxydation partielle d'hydrocarbure. La synthèse de l'urée s'effectue en
deux étapes : la première se déroule sous une pression d'environ 200 bars, dans un
réacteur vide, et conduit à la production de carbamate d'ammonium suivant la réaction :
CO 2 + 2 NH3 ® NH2 + CO2 + NH4 ;
la seconde s'effectue en plusieurs étages successifs, associés à des détentes du carbamate
qui perd une molécule d'eau et se transforme en urée suivant la réaction d'équilibre :
NH2 - CO2 NH4 ) CO (NH2)2 + H2O.
Le carbamate non dissocié, en solution et suspension aqueuse, est recyclé par pompage
dans le premier réacteur. L'urée est finalement disponible sous forme de solution aqueuse
concentrée, que l'on peut déshydrater par évaporation et solidifier en granules par divers
procédés de granulation. Les unités modernes d'urée sont de grande capacité ; à titre
d'exemple, plusieurs ensembles ont été construits dans le monde, associant des unités
d'urée de 1 750 tonnes par jour à des unités d'ammoniac de 1 500 tonnes par jour, dont
1 000 tonnes sont ainsi transformées en urée et 500 tonnes affectées à d'autres
applications. L'acier ordinaire est corrodé par l'urée et le carbamate d'ammonium : les
unités d'urée sont donc principalement construites en acier inoxydable 18-10, le réacteur à
200 bars étant généralement construit en acier ordinaire et chemisé intérieurement par de
l'Inox.

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chimie - L'industrie chimique - La chimie minérale et la chimie organique lourde
chimie - Les différentes branches de la chimie
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Les utilisations de l'urée.
Près de 90 % de la production mondiale d'urée sont utilisés comme engrais azoté.
L'essentiel est commercialisé sous forme de granulés solides transportés en vrac ou en
sac. C'est l'urée granulée qui constitue la quasi-totalité des échanges commerciaux
internationaux en matière d'engrais azoté simple (un pays comme la Chine en importe à lui
seul environ 5 millions de tonnes par an). Cette position privilégiée résulte non seulement
de sa richesse en azote utile (jamais moins de 46 % en masse, si l'on tient compte d'un
peu d'humidité résiduelle et de la présence de matériaux d'enrobage évitant la
réagglutination des grains) - alors que l'autre grand engrais azoté, le nitrate d'ammonium,
ne titre au mieux que 34,5 % -, mais aussi de sa grande stabilité chimique, par rapport à
celle du nitrate d'ammonium, nitrate qu'une fuite accidentelle de mazout dans la cale d'un
navire peut transformer en explosif très brisant. Un nouveau type d'engrais azoté se
développe aujourd'hui ; il s'agit de solutions aqueuses concentrées, titrant 32 % en masse
d'azote, constituées par un mélange eutectique de 55 % en masse environ de nitrate
d'ammonium et de 45 % d'urée, solutions ne cristallisant pas dans les conditions
climatiques d'hiver des pays tempérés.
L'urée est également un intermédiaire chimique utilisé dans la production des matières
plastiques et des adhésifs aminoplastes, notamment celle des résines et adhésifs dits uréeformol, qui conduisent notamment aux revêtements stratifiés de cuisines, ainsi qu'à
l'adhésif de base de l'industrie du bois (panneaux de particules, charpentes en bois lamellé
collé). Un traitement à chaud de l'urée conduit également à l'acide cyanurique et à ses
dérivés, produits antiseptiques à solubilisation progressive, utilisés dans le conditionnement
des piscines ou comme additifs antiseptiques dans des détergents (notamment pour lavevaiselle).
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