Urbain VI (1318-1389)
Publié le 23/05/2020
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Pape (1378/89). Archevêque d'Acerenza (1364), puis de Bari (1377), il fut élu pape en avr. 1378, après la mort de Grégoire XI, sous la pression du peuple romain, qui réclamait un pape italien. Désireux d'imposer une réforme profonde de l'Église, d'une austérité agressive, il dressa contre lui, par ses violences, les cardinaux qu'il prétendait réformer. Treize d'entre eux, la plupart français, retirés à Anagni, lui suscitèrent, en sept. 1378, un rival en la personne du cardinal Robert de Genève, qui prit le nom de Clément VII. Ce fut le début du Grand Schisme d'Occident, qui devait durer presque quarante ans (v. SCHISME D'OCCIDENT). Urbain VI dépouilla du royaume de Naples la reine Jeanne, qui avait pris parti pour Clément VII, et nomma roi à sa place Charles de Duras (1380). Il ne tarda pas à se brouiller avec ce dernier, qui le fit prisonnier (1383/84). Ayant recouvré sa liberté, il réorganisa la curie pontificale à Rome, puis laissa Rome à son adversaire Clément VII, tandis que son autorité n'était reconnue que par l'Angleterre et ses alliés. Toute la fin de son pontificat fut occupée par ses projets de conquête du royaume de Naples, qui restèrent vains. Urbain VI décida qu'un Jubilé serait célébré tous les trente-trois ans. C'est lui qui établit la fête de la Visitation dans l'Église universelle (1389).
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Urbain VI
1318-1389
Par l'élection de ce pape, s'ouvre la période la plus contrastée de l'histoire de la papauté,
qui n'en est point dépourvue : le Grand Schisme d'Occident, qui va durer soixante-dix ans,
et où il y aura deux ou plusieurs papes à la fois, celui de Rome et, d'abord, celui
d'Avignon.
L'affaire débute comme suit : au conclave, les cardinaux sont en proie à
l'affolement la foule romaine réclamant d'une manière menaçante un pape italien ; on
décide d'élire Bartolomeo Prignano, archevêque de Bari depuis un an ; mais il n'est pas
présent ; c'est pourquoi, pour donner satisfaction à la foule, on coiffe de la tiare un cardinal
quelconque, Tebaldeschi (qui essaye de s'en débarrasser), et on le présente à la foule.
Treize cardinaux français ont vu cette comédie d'un mauvais œ il : il se trouve que, aussitôt
arrivé de son diocèse, celui qui a pris le nom d'Urbain VI se révèle insupportable, agressif,
dictatorial, improvisant des cardinaux afin d'avoir un Sacré Collège à sa dévotion.
(Dans la
suite, d'autres cardinaux complotant contre lui, il n'hésitera pas à en faire disparaître cinq.)
Les cardinaux français se retirent, attirent auprès d'eux leurs collègues, et, prenant pour
prétexte l'affaire Tebaldeschi, proclament nulle l'élection d'Urbain VI : ils élisent Clément
VII qui sera le pape d'Avignon.
Bien que déconsidéré par sa conduite, Urbain VI
conservera ses partisans en Italie, Allemagne, Angleterre, Hongrie.
Comment expliquer
qu'Urbain VI, prélat docte et bon administrateur avant son élection se soit révélé ensuite
aussi borné, voire criminel ?.
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