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Une seule terre

Publié le 03/12/2021

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11 mars 1989 - Jamais l'avenir de la planète n'a fait l'objet d'autant de sollicitude de la part des dirigeants du monde, comme s'ils découvraient tout à coup que l'humanité vit dans un espace aux ressources naturelles limitées. Maintenant que la guerre froide est oubliée, la peur du lendemain se fixe sur d'autres menaces, plus insidieuses : désertification, réchauffement de la planète, pollution des mers, surabondance des déchets, etc. Les trois conférences qui viennent de se succéder en une semaine à Paris, Londres et La Haye, en un télescopage qui serait risible si le thème abordé n'était si important, illustrent de manière caricaturale cet empressement à rattraper le temps perdu. Car ce n'est pas la première fois que la communauté internationale se mobilise pour la défense de l'environnement. Sur une proposition de la Suède, formulée dès 1968, les Nations unies avaient déjà réuni une conférence planétaire à Stockholm, en 1972. Mais l'appel à une croissance douce n'avait suscité que scepticisme ou ironie. Et la guerre israélo-arabe d'octobre 1973, en déclenchant la crise du pétrole, allait plonger le monde dans une crise de l'énergie sans précédent, qui, tout en donnant raison aux Cassandre de Stockholm, rendait leur appel dérisoire : chaque pays ne songerait plus dès lors qu'à sortir de la crise par tous les moyens, y compris les plus dangereux pour l'environnement. De cette conférence n'allait surgir qu'une décision : créer le Programme des Nations unies pour l'environnement ( PNUE), dont le siège est installé à Nairobi, au Kenya. Le PNUE devait donc s'atteler aux grands problèmes que les dirigeants politiques du monde semblent aujourd'hui redécouvrir. Commetous les organismes du système des Nations unies, le PNUE est victime d'une lourdeur, pour ne pas dire d'une paralysie, bureaucratique. D'où sans doute la volonté des chefs d'Etat et de gouvernement, réunis le 11 mars 1989 à La Haye, de créer une nouvelle autorité internationale, qui pourrait être le bras armé du PNUE. A l' " appel de La Haye ", cependant, il a manqué les voix autorisées des plus grands pays : Etats-Unis, URSS, Chine-le Brésil n'étant représenté que par un fonctionnaire. Ce n'est sans doute pas cette initiative par trop improvisée qui pourra remobiliser les énergies du monde pour la défense de l'environnement. Pas plus, d'ailleurs, que la réunion de Paris organisée à l'initiative d'un ancien premier ministre, Laurent Fabius, qui avait dû couvrir la désastreuse affaire Greenpeace, ni non plus celle de Londres, convoquée par un premier ministre britannique, Margaret Thatcher, tout juste convertie à l'écologie ! Mêmes bâclées, ces trois conférences traduisent un signe des temps. Les politiques reprennent aujourd'hui à leur compte les inquiétudes exprimées naguère par les seuls scientifiques ou les militants écologistes. Des catastrophes comme Bhopal, en Inde ( 1984), et Tchernobyl, en URSS ( 1986), ont rappelé à tous que le progrès mal maîtrisé peut conduire à la tragédie. Tchernobyl, en particulier, a montré qu'un accident survenant en un point quelconque de la planète peut avoir des retombées à plusieurs milliers de kilomètres. Nous n'avons qu'une seule Terre, clamaient les écologistes. Les politiques commencent à l'admettre sous la pression des citoyens qui, comme en Allemagne fédérale et en France, le dimanche 12 mars, ont voté en nombre pour les candidats Verts.ROGER CANSLe Monde du 18 mars 1989

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