Triste
Publié le 22/05/2020
Extrait du document
«
Il disait qu'il t'aimait.
Il disait qu'il irait chercher les étoiles et décrocherait la lune pour voir tes yeux briller
encore en le regardant.
Il te disait que rien ne pouvait vous séparer et qu'il serait toujours là.
Il te disait que tu
étais son plus beau trésor, sa prunelle, son diamant et sa pépite la plus chère.
Il te comptait des histoires
interminables comme on trouve dans les contes de fée, et toi? Toi, tu le croyais.
Il était jaloux, s'énervait et criait beaucoup, te menait souvent à bout.
Et pourtant, tu le pardonnais.
Il était
parfois brutal, primitif, un caractère animal.
Et toi tu l'excusais, tu culpabilisais.
Il était même possessif,
quelques fois violent après ceux qui s'approchaient de toi, très impulsif.
Et toi, tu le calmais comme tu pouvais.
Il était pourtant protecteur lorsque tu te trouvais dans ses bras, tu avais l'impression que l'univers entier
pouvait s'effondrer et que vous resteriez liés.
Tu l'aimais.
Tu ne jurais que par lui, tu voyais ton avenir au fond de ses pupilles et tu aurais mis ta vie en jeu
pour sauver la sienne.
Tu en étais folle, malade, aveuglée.
Ton amour pour lui t'hypnotisait et sa personne
t'étouffait d'apparence et de mensonges.
Les sentiments et son passé excusaient ses gestes que tu disais
maladroits et ses paroles que tu qualifiais de vraies.
Il te retournait la tête.
Il parvenait à t'enfoncer des piques
dans le crâne et dans le coeur et à te faire sentir coupable.
Tu disais qu'il avait raison, que tu l'avais mérité, que
c'était ta faute, que c'était bien fait pour toi et que tu ne recommencerais plus.
Il te faisait tourner le cerveau
dans tous les sens, le malaxait au sein de ses mains sales d'hypocrisie, de violence et d'animal à la recherche
d'une proie devenue facile à tuer à petit feu.
Et puis un soir d'été, avec un verre de trop, les mots sont devenus des hurlements sauvages qui étaient plus
agressifs que d'habitude.
Les gestes maladroits ont pris une telle ampleur qu'ils se sont déchaînés, enragés.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Un poète romantique, Victor Hugo, définit la « mélancolie » comme le « bonheur d'être triste ». Vous expliquerez et discuterez cette définition à partir de ce poème.
- « Peut-être faut-il être jeune pour s'égayer habituellement à la lecture de Molière et en général des poètes comiques. Oui, la comédie en elle-même est plus triste que la tragédie. » VlNET.
- Post coitum omne animal triste / Tous les animaux sont tristes après lamour
- On a défini Voltaire « un pessimiste gai » et Rousseau « un optimiste triste ». Que vous en semble ?
- Ponce Denis Écouchard Lebrun1729-1807Un triste sire, au caractère détestable dans le privé, vil dans les rapports sociaux, d'uneplatitude envers les puissants égale à sa lâcheté devant leur chute, et dont les palinodiessont célèbres.