Tremblante

« 1 / 2 'D septembre 1967 Série C-48 Fiche N• 1999 Tremblante 1.

Maladie du mouton dont la cause est encore mal connue, la tremblante (en anglais « scraple ") n'était célèbre que par les dégits Importants qu'elle provoquait dans les troupeaux de Grande-Bretagne, jusqu'au jour où s'affirma la présomption qui pesait sur elle: le facteur responsable n'est ni une bactérie ni un virus, et serait pourtant capable de se reproduire.

2.

Le mouton atteint présente des symptômes caractéristiques: atteint de violentes démangeaisons, il se froHe l'arrière-train contre les murs, les arbres, les clOtures, etc.

(de là le nom anglais de la maladie), arrachant ainsi sa laine par touffes entières.

Des troubles de la coordination apparaissent, suivis rapidement de la mort de l'animal.

A l'autopsie, on s'aperçoit que les centres nerveux sont atteints: le cerveau et la moelle épinière présentent des lésions symétriques de tissu dégénéré.

Cultivées in vitro, les cellules cérébrales malades prolifèrent à la manière des cellules cancé­ reuses, alors que des cellules saines meurent rapidement.

3.

Les animaux contaminés pouvant transmeHre la maladie à d'autres moutons, l'agent responsable est donc capable de se reproduire.

Pourtant, toutes les tentatives de mettre en évidence une bactérie ou un virus dans les tissus atteints sont restées sans succès.

Le microscope électronique ne révèle la présence d'aucune particule bactérienne ni virale.

Les filtres de porcelaine (par lesquels sont arrêtées les bactéries) laissent passer le facteur de la tremblante, qui d'autre part résiste aux solvants orga­ niques, à des congélations successives.

à la chaleur et à tous les procédés capables de détruire un virus.

Différents tests montrent l'absence d'acide nucléique dans le facteur infectieux.

4.

Ni bactérie ni virus, l'agent responsable de la tremblante est en outre de dimen­ sions extrêmement faibles.

On a montré que son diamètre est inférieur à la moitié de celui des plus petits virus connus.

Sa taille a été estimée à 7 millimicrons et son poids moléculaire à 200 000 au maximum.

5.

Des maladies analogues à la tremblante ont été trouvées chez l'homme.

Le ..

kuru », qui atteint des indigènes de Nouvelle-Guinée, présente des caractères sem­ blables (tremblements, dégénérescence du cerveau); la sclérose en plaques manifeste des analogies; l'encéphalite, enfin, est, comme la tremblante, provoquée par un facteur insensible aux agents destructeurs des virus.

6.

Des recherches récentes ont abouti à la conclusion que le facteur de l'encéphalite était une protéine basique.

Les essais tendant à prouver qu'il en était de même pour la tremblante n'ont pas eu de résultat.

Mais l'hypothèse selon laquelle le facteur de la tremblante serait une histone (protéine basique qui se trouve liée aux acides nucléiques dans les chromosomes) permettrait d'expliquer beaucoup des faits obser­ vés, en particulier son aptitude à l'autoreproductlon malgré sa déficience en acide nucléique. 2 / 2. »