Totila (ou Baduila)?
Publié le 23/05/2020
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Totila (ou Baduila)
?-552
L'un des grands adversaires de l'Empire d'Orient, roi des Ostrogoths et successeur du roi
Erarik, lui-même successeur du roi Hildibald, Totila était le neveu de Hildibald, assassiné
en 541.
Cinq mois plus tard, on assassinait, à son tour, son successeur Erarik : c'est alors
qu'on élit roi Totila, qui, à ce moment, commandait la région de Trévise.
Sa proclamation
fut pour lui une surprise.
On l'a comparé à César, avec quelque exagération, et un de ses
noms veut dire “ l'Immortel ”.
Ce Barbare, roi élu par les Ostrogoths en 541, après Vitigès,
entreprend de ressusciter la puissance des siens en Italie, contre les Byzantins qui ont
remis la main sur la Péninsule.
Jeune, enthousiaste, énergique et habile, il croit à sa
vocation : pendant dix ans, il va tenir en échec Justinien.
Il commence par battre les
troupes de l'empereur en Toscane, en 542, puis, peu à peu, reconquiert toute l'Italie
centrale, hormis Rome et Naples : mais ce n'est que partie remise, car, en 545, malgré
Bélisaire, et trois ans plus tard à nouveau, il entre dans Rome, accueilli comme un
souverain ; par ailleurs, Naples finira par capituler devant son armée.
À quoi tenait le
prestige de Totila ? À sa politique favorable au peuple contre la noblesse et, à Rome, contre
les sénateurs : il accomplit une véritable révolution agraire, en affranchissant les esclaves
des campagnes, en supprimant les corvées, en distribuant les domaines de la noblesse
romaine ; par ailleurs, dans les villes, il fait régner un ordre juste, interdisant à Rome
massacres ou pillages (sauf pour ce qui est des maisons de sénateurs…), et y ressuscitant
les courses dans le grand Cirque ; et, à Naples, quand il y entre en conquérant, il ravitaille
la population accablée par un long siège, sa générosité allant jusqu'à nourrir la garnison
ennemie.
Mais Justinien n'est pas un adversaire facile à décourager : il envoie, vers 550,
une armée puissante en Italie, trente mille hommes : chiffre énorme pour l'époque, sous le
commandement du patricien Germain, qui se prétend l'héritier des Amale.
Sa flotte
détruite, Totila comprend qu'il ne pourra pas résister aux Byzantins qui le traitent en
rebelle dans l'Italie du Centre, et il essaie de conserver le Midi, Pouilles, Calabre et Sicile,
tout en recherchant la paix : mais il sera battu près d'Urbino et mourra au cours du
combat..
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