Tchekhov

« Écrire pour vivre F ils d'un épicier et petit-fils d'un serf, Anton Tchekhov est né dans une famille modeste de Crimée (1860).

Avec ses frères et sœurs, il travailla dans le magasin de son père tout en suivant l'école du lieu.

En 1876, son père fit faillite et s'exila à Moscou pour essayer d'y monter une nouvelle affaire, bientôt suivi par sa femme.

Le jeune Anton resta donc dans sa ville natale, Taganrog, pour y finir ses classes.

C'est en 1879 seulement qu'il rejoignit ses parents à Moscou, où il s'inscrivit à l'Uni­ versité, pour y faire sa médecine.

Sa famille vivait encore dans des conditions matérielles plus que diffi­ ciles, allant de taudis en taudis, mais sa mère conservait sa bonne humeur insouciante grâce aux bouteilles qui aidaient à supporter la misère.

Anton, pour gagner quelques roubles, prit l'habitude d'écrire des contes pour des petits journaux, contes qu'il signait des pseudonymes les plus fantaisistes.

Il devint ainsi le chef de famille, son père n'ayant d'autre revenu que la mendicité pour subsis­ ter.

On se trouvait véritablement dans un roman de Dickens, avec un Anton-Oliver Tchekhov-Twist qui trimait pour assurer la subsistance de la famille, aidé de son frère aîné, qui vivait avec une maîtresse et un enfant, tandis qu'un autre frère noyait sa maladie (la tuberculose) dans l'alcool, tous vivant dans un sous-sol humide, d'où le seul horizon était les pieds des passants mosco­ vites.

Anton Tchekhov réussit malgré tout à terminer ses études de médecine, en 1884, partageant désormais son temps entre la campagne des alen­ tours de Moscou, une charge .de médecin légiste et le poste de méde­ cin-chef à l'hôpital de Zvenigorod.

Il travaillait donc d'arrache-pied, mais trouvait encore le temps, la nuit, de se consacrer à la littérature, de plus ANTON K Portrait d' Anton Pavlovitch Tchekhov par 1.

E.

Braz (1898) XI\• · Slf:CLE Méd~in de profession, Anton Tchekhov a ausculté la société russe d'avant la Révolution, d'abord avec amusement dans des récits, puis avec pessimisme dans son théâtre.

en plus convaincu que sa carrière pouvait s'orienter vers les lettres.

Il venait de passer sa vingt-cinquième année et ne s'inquiétait pas -parce qu'il l'avait décidé ainsi -des pre­ miers symptômes de la tuberculose qui allait l'emporter.

Du comique au pessimisme T chekhov écrivait des contes et des feuilletons pour des jour­ naux humoristiques, il côtoyait la Anton Tchekhov et sa femme Olga Knipper en 1902 ~-- ---- -'--- ----'-- --- ~ maladie, la misère et Parmi les récits et contes écrits par Tchekhov, citons La Dame au petit chien, La Mort d'un fonctionnaire, La Salle n° 6, Le Moine noir, Les Groseilles à maquereaux et Ma Vie, qui n 'est pas le récit de son existence, contrairement à ce que laisse entendre le titre.

La première pièce de Tchekhov à avoir été jouée en France fut Oncle Vania, en 1921, c'est-à-dire dix-sept ans après la mort de l'auteur; puis ce fut le tour de La Mouette (1922) et des Trois Sœurs (1929).

la mort, il voyait son pays plongé dans les injustices sociales, livré à la violence .

des révolutionnaires et à la répression bru­ tale du gouvernement.

« Seule issue concrè­ te », il adhéra alors à l'idéalisme de Tolstoï; pendant plusieurs années, selon ses propre dires, il vécut sous« l'hyp­ nose tolstoïenne ».

Moins pressé par les problèmes d'argent, il se mit à écrire des œuvres plus longues et d'un ton plus grave ; il quittait le. »