Suzanne VALADON:LES DEUX BAIGNEUSES.

« Suzanne VALADON LES DEUX BAIGNEUSES Suzanne Valadon croque avec un singulier mélange de réalisme et de tendresse deux femmes se reposant après le bain ...

Dans les années 1920, Suzanne Valadon a acquis une assurance et une autorité qui lui faisaient cruellement défaut dans sa j"eunesse.

Il est déjà loin le temps où, quand e le posait pour Puvis de Chavonnes , Renoir et Toulouse­ lautrec, elle dessinait en secret, sans oser révéler sa vocation d'artiste.

L'Œ U VRE On a souvent affirmé que Valadon peignait comme un homme.

loin d'essayer d'embellir ses modèles, elle n'hésite pas à restituer leurs défauts avec un réalisme presque cru.

Elle adopte ici une vue plongeante qui écrase inévitablement les silhouettes de ses figures.

la cuisse du modèle assis, soulignée par un contour noir, paraît énorme , et sa poitrine ballante s'enfonce dans son ventre épais.

Malgré ce point de vue peu flatteur , la 'bai­ gneuse n'en conserve pas moins un charme inattendu: son air songeur , presque triste, la rend touchante.

De prime abord, le modèle de gauche n'est guère plus à son avantage : l'artiste souligne les plis de son ventre corpulent et traite sa carnation avec des touches jaunes ou rose violacé peu flatteuses.

Mois, avec ~on expres­ sion à la fois attentive et tendre , elle est singu- lièrement humaine.

1 Les nus furent un g~~nd.

sujet d ms plra ­ tion pour Suzanne Valadon .

Elle peignit même les p,lus célebres d'entr e eux , Adam et Eve .

Marie Clémentine, dite Suzanne, VALADON 1865-1938 • Les Deux Baigneuses • Huile sur toile 117 cm x 89 cm • Signé et daté bord gauche, «Suzanne Valadon 1923 » • Peint en 1923 • Localisation : Nantes, musée des Beaux-Arts • Expositions: Paris, 1923, 1932, 1948, 1967; Arnhem, 1955 ; Nantes, 1955, 1959, 1975, 1982, 1984; Nice, 1991-1992 Comme c'est souvent le cas, l'artiste fait poser ses modèles sur un fond de draperies.

le tapis rouge à bordure bleue suggère une influence nabie , et cette œuvre d'inspiration réaliste acquiert ainsi un aspect décoratif inat­ tendu .

De plus, l'introduction d'une couleur chaude parmi des tons à dominan te froide donne à la toile une vivacité incontestable .

LA CRIT IQUE les critiques ignorèrent longtemps l'œuvre de Suzanne Valadon, alors qu'ils saluèrent le talent de son fils, Maurice Utrillo.

Pour sa part, l'écrivain Francis Carco estime que les nus de Valadon conjuguen t parfaite ­ ment «la rigueur d'une vision masculine» et «la touche •éminin e ».

L'H ISTOIRE la toile a été donné e au musée des Beaux­ Arts de Nantes par la Société des amis du musée , en 1957.

LA COTE Une œuvre légèrement antérieure, Femme aux seins nus, a été adjugée 399000FF (72000dollars) dans une vente aux enchères à Londres, en 1991.

Les rares œuvres de l'artiste que l'on trouve sur le marché se vendent en général entre 170000FF (31000dollars) et 500000FF (90000dollars).. »